Les candidats étrangers me sollicitent souvent pour me demander mon avis sur leur chance de trouver un emploi en Suisse.
Certains candidats pourraient gagner un peu de temps et estimer assez rapidement leur chance de trouver un emploi en Suisse, à partir de 3 critères majeurs : la nationalité, le volume d'offres d'emploi susceptibles de leur convenir, et leur maîtrise des langues.
Ce choix assumé de critères est certes restrictif, et il fonctionne plus comme un filtre éliminatoire que comme un critère de sélection. En effet, si les 3 étapes sont positives pour vous, cela ne veut pas dire que vous trouverez obligatoirement un job en Suisse. A l'inverse, si 2, voire 3 critères sur 3 sont négatifs (si vous êtes cadre ou employé spécialisé), il est très peu probable que vous réussissiez à trouver un emploi en Suisse.
Etape 1 - Définissez vos chances de trouver un emploi en Suisse en fonction de votre nationalité
C'est triste mais c'est la réalité : le 1er filtre de "sélection" pour trouver un emploi en Suisse est clairement la nationalité.
Pour les ressortissants de l'Union européenne et de l'AELE, aucun problème, il n'y a plus de quotas de permis ni protectionnisme du travail (sauf pour les Bulgares et Roumains temporairement). Cela ne signifie pas pour autant que vous trouverez obligatoirement un emploi en Suisse, mais contrairement aux autres étrangers, il n'y a aucune barrière légale pour vous faire travailler et recevrez quasi automatiquement un permis de travail.
Pour les ressortissants d'Etats tiers, c'est beaucoup plus compliqué. Pour faire court, aucune chance (ou presque) de trouver un emploi si vous n'êtes pas diplômé d'une école ou université, et si vous n'exercez pas un métier spécialisé. Par exemple, la Suisse est en recherche quasi permanente de personnel médical et infirmier, et les infirmières canadiennes sont encore les bienvenues en Suisse. Par contre, un Tunisien ou un Américain avec les mêmes qualifications qu'un Suisse pour un poste d'employé de commerce n'a absolument aucune chance de se voir accorder un permis de travail.
Etape 2 - Estimez le volume d'offres d'emploi dans votre secteur d'activité et / ou pour votre métier
Cette règle n'est pas forcément universelle et ne fonctionnera pas pour tous les secteurs d'activité, mais elle vous permettra de vous faire une idée assez juste des opportunités d'emploi correspondant à votre profil ou dans votre secteur.
Nous vous conseillons simplement de consulter les principaux job boards en Suisse, comme Jobup.ch ou Jobs.ch, et de consulter les offres d'emploi dans les entreprises et les secteurs d'activité que vous visez. Il y a 2 options : 1/ il y a un nombre relativement important d'offres et c'est donc plutôt bon signe. 2/ s'il n'y a que peu ou pas d'offres d'emploi, il peut y avoir plusieurs raisons et ce n'est pas forcément le signe que les opportunités n'existent pas : le secteur ou les entreprises peuvent ne pas recrutent (ou peu) par le biais d'offres d'emploi et d'annonces, le secteur peut être sinistré et / ou vivre une période difficile etc... Dans ce cas, il faut pousser les recherches.
Etape 3 - Votre maîtrise des langues est-elle suffisante ?
Dans un pays qui compte plusieurs langues nationales et 4 zones linguistiques, autant dire que la maîtrise des langues est un point important, voire crucial.
- Vous parlez au moins 2 de ces langues : Français, Allemand, Italien ? C'est un excellent début
- Vous êtes cadre ou spécialiste et ne parlez pas Anglais ? Vos chances de séduire un recruteur suisse seront très minces
Alors certes, il est tout à fait possible de trouver un job en Suisse en ne parlant que Français, et selon votre métier la maîtrise de plusieurs langues étrangères n'a que peu d'intérêt. Une chose est certaine : dans votre CV, ne sur-estimez pas votre niveau de langue, et utilisez au moins la classification du conseil de l'Europe pour évaluer votre niveau.
Et vous, quels sont vos critères (car c'est certain, il peut y en avoir d'autres) ?
Que pensez-vous de ces critères ? Votre propre expérience vous a-t-elle permis de les vérifier ?
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