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De la notion de risque ...

Publié le 06 février 2008 par Christophe Laurent
A l'occasion de sujets d'actualité comme l'évolution de la législation sur les organismes génétiquement modifiés, le procès de l'hormone de croissance, les accidents de radiothérapie, etc., le Blog Citoyen a décidé de republier des articles relatifs à la gestion des risques. Voici une approche de la notion même de risque ... Le dictionnaire culturel d'Alain Rey date l'origine du terme « risque » dans la langue française de la fin du 16ème (au féminin), voire du milieu du 17ème (au masculin), tout en notant que cette origine reste assez controversée. Le terme « risque » serait ainsi issu du substantif grec byzantin « rizikon » au sens « le hasard, le destin » puisque ce terme est « attribué à une solde de soldat gagnée par chance ». Ce lien éventuel entre le risque et le hasard ou le destin nous renvoie à d'autres notions comme celle de fatalité. Et dans cette perspective, le fait que dans nos sociétés modernes le risque ne soit ou ne doit plus être considéré comme une fatalité contre laquelle il n'existe aucun remède ou aucun moyen de prévention démontre bien qu'au-delà de la question du lien étymologique, la notion de risque est inextricablement lié à notre destin ultime contre lequel nous luttons consciemment ou pas. Une autre hypothèse quant à l'étymologie du mot « risque » plus directe est le lien avec le mot latin « resecare » signifiant « couper » et dont l'évolution en latin médiéval « resecum » signifiait « écueil », « risque encouru en mer ». « L'écueil ou le récif sont des obstacles que le navigateur doit absolument éviter » (source : cf. document joint) En ce sens, on rapprochera les termes « cassure », « fracture », « rupture » … dont certains ont été employés par des hommes politiques pour signifier le « risque » encouru. Ainsi la fameuse « fracture sociale » de Jacques Chirac symbolise le risque pour la Société de se voir écarteler au sens figuré certes mais peut-être avant tout au sens propre. La crainte de ce risque de fracture sociale, mais aussi financière a pu être ranimée par la révélation du scandale de la Société Générale en début d’année 2008. Quant à la volonté de « rupture » de Nicolas Sarkozy, il a montré depuis quelques temps des signes contradictoires, se laissant parfois persuader que cette volonté trop marquée faisait courir un risque à sa famille politique, se laissant d'autre fois aller à faire des propositions tel le Ministère de l'immigration et de l'identité nationale conduisant certains membres imminents de sa famille à craindre le risque d'une dérive non maîtrisable vers une société certes plus policée mais surtout plus policière avec le risque d’atteinte, au nom de principes supérieurs, aux libertés individuelles. On le constate la définition la plus courante du « risque » évoque « le danger éventuel plus ou moins prévisible ». Ce caractère de prévisibilité est déterminant pour le gestionnaire, le manager ou quiconque qui souhaite agir en amont de la survenue même du danger, et s’inscrit dans une volonté toute prométhéenne de faire en sorte que l'inéluctable ne se réalise pas. Une définition plus juridique émerge dès le 17ème siècle avec l' « éventualité d'un événement ne dépendant pas exclusivement de la volonté des parties » et « pouvant causer un dommage ». Cette définition souligne que la survenue du risque ne peut être appréhendé que par des probabilités. D’où la formule : en matière de risque rien n'est certain. C'est de ce fait là que toute la démarche de précaution prend son sens et son importance parfois jusqu'à l'absurde. On relèvera également le caractère partiellement extérieur à la volonté de celui qui est concerné par l'événement pouvant causer un dommage. Enfin, le risque c'est « le fait de s'exposer à un danger et ce dans l'espoir d'obtenir un avantage ». Nous sommes là au coeur même de la notion de risque. Contrairement à la définition précédente, il existe ici une volonté, une certaine conscience acceptée, ou conçue comme telle, du risque encouru mais dans un objectif évident celui d'en tirer partie ou bénéfice. C’est notamment l’exemple de la personne atteinte d’une maladie rare qui accepte de se prêter à une thérapie dont le bénéfice attendu est estimé supérieur aux préjudices éventuels. On trouvera dans le document joint une approche intéressante de la définition du « risque » par Pierre Bonnal au sujet de « La maîtrise du risque dans un projet informatique ».

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