Avec un mois d'avril deuxième plus chaud depuis un siècle, avec un niveau de pluviométrie en déficit de 40 % dans les trois quarts nord et ouest de la France ... Il faut s'attendre à une situation telle que celle vécue en 2003 : canicule + faible alimentation en eau.
Cette situation aura plusieurs effets, dont certains potentiellement critiques :
- Santé :
Si certains efforts ont été réalisés depuis la canicule de 2003, il n'est pas certain que le niveau d'équipement identifié comme nécessaire ait été mis en place. Il est donc fort probable qu'un accroissement de la mortalité des personnes les plus sensibles soit être prévoir. D'un autre côté, il faut reconnaitre que cette mortalité aura un impact économique positif en réduisant certaines charges lourdes pour l'assurance maladie. Pour autant, il ne faut pas souhaiter un tel phénomène, car ce serait nier la valeur morale et sentimentale. - Agriculture :
L'impact à la fois de la chaleur, de la sécheresse et du faible niveau des nappes phréatiques pourrait être majeur sur les capacités de production de l'agriculture et de la sylviculture (à plus long terme). Cela aura évidemment un double effet : des besoins d'importation (comme la Russie l'année dernière pour le blé) et une exportation nettement plus faible (la France est l'un des premier pays exportateur dans le domaine agro-alimentaire). Ce phénomène pourrait d'ailleurs un impact fortement négatif pour les AMAP et autres circuits courts de distribution, souvent associé à la production "bio". Mais peut-être, au contraire, ce sera une opportunité, les producteurs non intensifs étant parfois moins sensibles à ces variations climatiques. - Energie :
Le manque d'eau, notamment au nord de la France, pourrait avoir un impact fort sur la capacité de production énergétique (en particulier nucléaire). Une baisse de la production nécessitera d'aller chercher auprès d'autres territoires producteurs le manque. Mais si l'ensemble de l'Europe se trouve confronté à cette situation, les capacités de compensations seront faibles. Dans un même temps, la chaleur pourrait induire une forte croissance de la demande, à travers la multiplication des climatiseurs. Devons-nous nous attendre à un balck-out ? - Tourisme :
L'effet d'un tel phénomène pourrait être le déplacement des centres d'attraction touristiques, du sud-est vers le nord-ouest et les "rivages intérieurs" (lacs, plans d'eau aménagés ...). L'impact économique sera alors négatif pour les uns et positif pour les autres. Mais cela se compensera-t-il ? Rien n'est moins sûr, ces nouveaux centres attracteurs disposent généralement d'équipements moins onéreux que le sud-est. - Biodiversité :
La situation hors norme aura des effets, mais il est difficile de les évaluer du fait du manque de connaissance sur cette question. Cela pourra avoir une influence sur l'agriculture, la santé, les paysages ...
Face à ces perspectives, que pouvons nous faire ?
Rien. Rien pour l'éviter. Mais il est possible de s'y préparer. Et d'espérer.