Après un très bon opus inaugural, une suite un cran en-dessous mais proposant une scène d'introduction qui méritait le visionnage du film à elle toute seule et un faiblard numéro 3, voici que déboule sur nos écrans Scream 4, 11 ans après les derniers méfaits du(des) tueur(s) de Woodsboro.
Initiée par les frères Weinstein qui possèdent décidément le plus gros pouvoir de persuasion du monde (le réalisateur Wes Craven avait juré que Scream, c'était terminé), cette nouvelle séquelle réunit les acteurs de la trilogie originale (Neve Campbell, Courteney Cox, David Arquette) et de nouveaux venus comme Rory Culkin (le petit garçon de Signes), Hayden Panettiere (la pom-pom girl de la série Heroes) ou encore la craquante Marley Shelton (Boulevard de la mort, Planète terreur).
Ghostface est donc de retour dans la petite ville de Woodsboro dans laquelle revient Sidney Prescott pour y faire la promotion de son livre. Dès son arrivée, des meurtres sont perpétrés, et le personnage interprété par Neve Campbell de replonger dans un enfer qu'elle croyait loin derrière elle.
Le premier Scream constituait une véritable déclaration d'amour au slasher, en même temps qu'un thriller horrifique d'excellente facture, donnant naissance à un personnage (Ghostface) rejoignant les grandes figures du cinéma d'horreur (Jason Voorhees, Michael Myers, Freddy Krueger, notamment). Le scénariste Kevin Williamson parvenait ainsi à proposer une histoire originale tout en payant son tribut à tout un pan du genre horrifique des années 70 et 80. De retour pour le scénario de Scream 4, Williamson donne un second souffle à la franchise en proposant une réflexion très intéressante et inattendue sur la notion de notoriété à l'ère d'internet. Le quart d'heure de célébrité cher à Andy Warhol prend ici une toute autre signification, puisque l'émergence du web permet à n'importe qui d'accéder à un semblant de notoriété, et ce sans talent particulier. Tout le monde peut se faire remaquer, autrement dit personne. Quelle est la façon de sortir du lot ? L'issue du film apportera la réponse.
Les nouvelles technologies sont donc mises à l'honneur dans le film (téléphones portables, internet, webcam) pour développer une intrigue où l'image est au centre du scénario. L'affiche américaine du film proclame "New decade. New rules". Les règles du jeu ont en effet changé depuis Scream 3 et se rattachent in fine à cette nouvelle ère que nous vivons tous et dans laquelle les nouveaux moyens de communication et autres réseaux sociaux ont totalement modifié les relations sociales, pour le meilleur et pour le pire.
En revanche, et malgré une thématique forte, le film peine à trouver un véritable rythme, les baisses de régime étant légion et handicapant fortement la narration. Par ailleurs, la double fin du métrage est tristement ratée, Craven "ressuscitant" un personnage de manière totalement artificielle (l'annonce d'une nouvelle trilogie expliquant la chose). Enfin, le metteur en scène crache littéralement dans la soupe au détour d'une scène fustigeant les remakes des films d'horreur des années 70 et 80. Sachant que le réalisateur de Shocker a lui-même donné son aval aux remakes de ses films Les griffes de la nuit et La dernière maison sur la gauche, le procédé pue la malhonnêteté.
Scream 4 constitue donc une reprise plutôt habile de la franchise, développant une idée véritablement forte, mais souffrant de défauts l'empêchant finalement de se hisser au niveau du 1er opus.