Lundi, c’était 25 minutes, hier léger mieux seulement 15. Pas pour arriver mais à attendre, 25 minutes à attendre sur le quai du RER aux Halles, en heure de pointe, 25 minutes entre deux trains sur la branche Boissy du RER A, arrivé sur le quai à 19h40, train à 20h04. On ne m’a pas annoncé de trains supprimés m’assène la potiche de la RATP qui trône à son poste « information » et qui à mon second passage daigne de mauvaise grâce se renseigner en décrochant, effort suprême, son téléphone pour m’ “informer” il y a eu des incidents dans l’après-midi, il y a des répercussions mais pas de trains supprimés. Je luis suggère au moins de faire remonter l’exaspération des usagers, en dehors des jours de grève. De toute façon, ça sert à rien me répond la potiche.
C’est d’ailleurs à croire que les horaires aléatoires de la RATP ne servent à rien, si ce n’est à faire travailler communicants et publicitaires, qui il faut bien l’avouer ne manquent pas d’humour, à moins qu’il ne s’agisse que d’un sens de la provocation particulièrement développé. Comme pour cet homme l’oreille collée au sol, dont on nous explique qu’il ferait mieux de consulter les horaires en ligne ou sur son téléphone. Marrant, la première fois que je l’ai vu, j’ai ressenti une grande empathie et une grande solidarité avec ce pauvre homme, (preuve que la Com a visé juste ;-)
Et les journalistes, qu’en pensent-ils. Il n’y a pas longtemps j’écrivais une note pour demander si le port de la carte de presse était compatible avec celui de la carte orange. Depuis rue89.com a donné une autre piste, expliquant que la RATP se montrerait généreuse avec certains journalistes auxquels des passes annuels seraient donnés discrètement. Rue 89 voit certainement le mal partout, et il s’agit certainement de la part de la régie d’inciter les journalistes à faire leur travail et à juger sur place en prenant bus, métro et RER…. Reste qu’on les entend rarement dénoncer (à part peut-être ceux du Parisien) le service vraiment minimum que donnent RATP et STIF. Et les politiques, si prompts à venir au secours des usagers pris en otages pendant les grèves, ces braves et courageux usagers qui malgré tout font l’impossible pour aller travailler . Où sont-ils tous les jours ? Que ne dénoncent-ils pas les usagers “pris en otages” (ils affectionnent tant cette expression) par ces mauvais services, souvent trop minimum. A se demander si est vraiment la défense des usagers qui les motive ou plutôt la lutte contre les syndicats… Quant au STIF, le Syndicat des Transports d’Ile-de-France, qui ne manque pas une occasion de vanter les progrès des transports depuis que la région est en charge le quotidien semble le laisser indifférent : une heure de plus le soir pour faire la fête le week-end. Oui, mais le matin pour aller bosser ? Des trains pour la fête de la musique et le Jour de l’An, et en plus c’est gratuit, oui mais le soir pour rentrer de bosser ?
A ce propos, pendant que j’écris cette note, France-Info annonce une situation de plus en plus difficile en raison des blocages des taxis. C’est amusant, je n’ai pas encore entendu un seul politique parler des usagers, voyageurs des aéroports, ou autres voyageurs en bus pris en otages par les chauffeurs de taxi. Mais peut-être que les politiques prennent plus souvent le taxi que le métro, surtout en période électorale ;-)
Jean-Paul Chapon
Le dessin de Cabu est extrait du Canard Enchaîné de ce jour