Première découverte : il est très difficile de téléphoner à sa banque pour entrer en contact avec un être humain. Une fois passé le filtre de la messagerie vocale automatisée et de son menu si peu alléchant, je parviens cependant à décrocher un créneau en parfaite inadéquation avec mon emploi du temps, soit un vendredi après-midi à 14 heures (un petit coup de 35 heures, et hop, je me libère).
Sur place, je constate que la conseillère qui me reçoit est celle qui est toujours présente au guichet en fin de mois et qui hésite à encaisser les chèques salvateurs. Je sens que mon enthousiasme s'étiole alors qu'elle me conduit à petits pas dans un box aseptisé. J'imagine en outre que cette idée de faire passer un agent de l'accueil à la négociation des prêts les contraint à une hiérarchie faussement horizontale, les contraignant à du multi tâche peu stimulant. A priori, ce rendez-vous ne semble pas l'enthousiasmer. L'estimation de ma capacité d'emprunt semble d'ailleurs avoir fait sauter le logiciel. La banquière tapote mollement sur son clavier, mettant ainsi en valeur ses ongles américains qui réfléchissent les néons du petit caisson moqueté dans lequel se déroule notre laborieux tête à tête.
Effectivement, l'ordinateur ne répond plus. La demoiselle doit aller consulter ailleurs. Dix minutes plus tard, elle revient avec un message peu encourageant. Elle me fait penser à un sketch anglais de la BBC où une employée d'une agence de voyages se réfère en permanence au bon vouloir de son ordinateur et répète en boucle : " Computer says no ". Je n'ai pas encore droit à un non, mais cela commence à y ressembler...