Comment opérer en cas d'incendie? L'EMIC à Crans-Montana a véu un jour d'exercice

POUR-DE-FAUX - Tôt le matin, un feu brûle dans la forêt au-dessus de Montana-Village. L'alerte est donnée et, au lever du jour, quarante pompiers sont sur place. Le vent est fort et attise les flammes, soufflant d'Est en Ouest, le feu s'approche du Centre valaisan de pneumologie, pourrait toucher la station de Crans-Montana. Ce scénario, inventé pour les besoins d'un exercice de formation, a servi de base de travail d'une quinzaine de personnes, membres de l'Etat-Major Intercommunal de Conduite (EMIC), ce mercredi à la Maison du feu. (photo ci-contre: incendie à Viège).

L’EMIC a pour mission de répondre aux besoins des communes touchées par un cataclysme et de coordonner les actions des différents acteurs en présence: pompiers, armée, police, protection civile, ambulances, voire samaritains. Une organisation intercommunale créée en 2002 à Crans-Montana. Ce 4 mai, la cellule s'est réunie pour tester et rendre plus performantes ses procédures, sous le commandement du chef d'Etat Major Edgar Gillioz. La mission: soulager les pompiers en se chargeant des missions logistiques.
Quelques jours auparavant, l'incendie de Viège a rappelé combien le scénario catastrophe imaginé à Crans-Montana pouvait être réel. L'entraînement de ce mercredi était aussi un avant-goût de l'exercice cantonal de cet été: en effet, le 13 juillet, l’EMIC participera à un exercice de grande envergure dirigé par le Canton. "Vulcain 2011" impliquera pompiers, membres de la PCi, samaritains, forces de police, avec le renfort de l’armée.

"L’exercice portera, lui aussi, sur les feux forestiers, thème de l’année 2011", indiquait Frédéric Délèze, chef PCi à Crans-Montana, dans Sixième Dimension d'avril dernier.

Le scénario imaginé à Crans-Montana évoquait un feu repéré au lever du jour dans la forêt sur le haut du village de Montana, pas loin du Centre valaisan de pneumologie. Pour corser l'affaire, on a imaginé un vent soufflant et attisant les flammes, mettant en danger les zones habitées. Et tout est sec, terriblement sec... Là encore, le scénario collait à la réalité...

De gros besoins en eau
Si le feu ne brûlaît pas réellement, toute le travail de l'EMIC de cette journée s'est approché au plus près de ce qui se passerait dans une situation réelle. Il s'agissait de contenir et organiser l'extinction du feu bien évidement, mais aussi de mettre en place l'évacuation de plusieurs secteurs, notamment le Centre valaisan de pneumologie, de s'appuyer sur des aides extérieures comme l'armée, de déterminer les besoins précis de chaque groupes d'intervention, aux missions de chacun.

La question de l'eau a évidemment été un point essentiel: du côté du barrage de Zeuzier, la cote limite avait déjà été atteinte en février, et donc Lienne SA, en temps normal, ne fournirait pas d'eau au vu de la situation actuelle de pénurie. Or on le sait, maîtriser et éteindre un incendie nécessite des quantités astronomiques d'eau, l'EMIC a donc décidé d'interdire tout arrosage sur l'entier du territoire des communes de Crans-Montana, en incitant les habitants à réduire au maximum leur consommation d'eau. Autant d'informations qu'il faut communiquer, par les canaux habituels d'information mais aussi par une criée, la voiture à haut-parleur diffusant les messages sur son passage.

Toute la journée a été coachée par Patrick Lampert, responsable régional Valais romand de l'Office cantonal de la protection de la population.


Cette photo a été prise à Viège, lors de l'incendie de la forêt du 26 avril dernier.