Aujourd'hui sort sur les écrans français l'adaptation de "La solitude des nombres premiers", le livre de Paolo Giordano que j'ai dévoré en deux jours pendant mes vacances. Il raconte l'histoire d'Alice et Mattia, deux êtres au passé douloureux qui peinent à grandir et à trouver leur place. Un roman toujours sur le fil, entre violence et fragilité.
L'histoire:
Elle aime la photo, il est passionné par les mathématiques. Elle se sent exclue du monde, il refuse d'en faire partie. Chacun se reconnaît dans la solitude de l'autre. Ils se croisent, se rapprochent puis s'éloignent, avant de se frôler à nouveau. leurs camarades de lycée sont les premiers à voir ce qu'Alice et Mattia ne comprendront que bien des années plus tard: le lien qui les unit est indestructible.
Mon avis:
"La solitude des nombres premiers", premier roman de Paolo Giordano, auteur italien né en 1982, avait beaucoup fait parler de lui lors de sa sortie en France il y a deux ans, mais je ne l'ai lu que récemment. Tout au long du livre, on retrouve Alice et Mattia, à plusieurs années d'intervalle. J'aime beaucoup ce système d'ellipse, un peu comme dans "One day", que j'avais adoré.
Dès les premières pages, on plonge dans une ambiance angoissante: les deux personnages principaux subissent un traumatisme dans l'enfance, qui sera à l'origine de leur "marginalité" et de leur difficulté à s'intégrer aux autres. Ils ne se rencontrent jamais vraiment mais leurs solitudes respectives les rapprochent, d'où la comparaison avec les nombres premiers et plus précisément les nombres premiers jumeaux. Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes ; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair (c'est le cas du 11 et du 13, du 17 et du 19, du 41 et du 43...).
Je me suis très vite attachée à Alice et Mattia, qui m'ont fait penser aux personnages du roman "Ensemble, c'est tout" d'Anna Gavalda. Chacun fait comme il peut pour avancer et, même s'ils sont un peu bancals, ils sont en vie et c'est ce qui compte. Les mots sont simples et efficaces, on retrouve une précision quasi mathématique. J'ai aussi beaucoup aimé la fin, à la fois triste et mélancolique (à l'image de tout le roman) et pleine d'espoir...
Vous l'avez compris, "La solitude des nombres premiers" est un roman que je vous recommande, si possible avant d'aller voir l'adaptation au cinéma (si vous avez vu le film, je compte sur vous pour me donner votre avis car il n'y a pas de date de sortie pour l'Angleterre)!