Depuis des années, son nom est mentionné pour le prix Nobel de littérature. Encore une fois, en 2009, le romancier japonais Haruki Murakami ne l'a pas obtenu. On le dit agacé, plus que flatté ou affecté, par ces spéculations annuelles. A-t-il vraiment besoin de cette récompense ?
Au Japon, la critique n'est pas unanime, certains considérant son oeuvre comme un signe de l'appauvrissement de la littérature nationale, mais il n'en domine pas moins le paysage littéraire : traduit en Amérique, en Asie et en Europe, il est si célèbre en Chine et en Corée du Sud que ses romans paraissent dans les langues de ces pays simultanément à la publication de la version originale. Son dernier roman,1Q84,publié fin mai (et non encore traduit en Occident), vogue vers les deux millions d'exemplaires, laissant loin derrière des succès de librairie commeHarry Potter à l'école des sorciers…
Alors que les ventes de livres régressent, l'effet Murakami est une manne pour les éditeurs nippons :1Q84,qui joue sur le titre du célèbre ouvrage de George Orwell,1984(en japonais, la lettre Q se prononce “kyu”, comme le chiffre 9), “tire” les ventes de ce dernier et favorise la réédition de textes oubliés tels queL'Ile Sakhaline(1894), de Tchekhov - cité dans1Q84. Le livre d'Haruki MurakamiLa Ballade de l'impossible, qui le fit connaître en 1987, devrait atteindre les 10 millions d'exemplaires à la fin de l'année (traduction française, Le Seuil, 1992) et sera adapté au cinéma par le cinéaste vietnamien Tran Anh Hung sous son titre anglais,Norwegian Wood.
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