Nathalie Kosciusko-Morizet va pourfendre le Front national de Marine Le Pen (Le Figaro, 1er mai 2011)

Publié le 03 mai 2011 par Sylvainrakotoarison

(dépêche)

NKM : «Hulot suit une logique de fonds de commerce»
Mots clés : nucléaire, compétitivité, écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, Nicolas Hulot
Par Anne Rovan
01/05/2011 | Mise à jour : 20:03 Réactions (90) 
«Pour contrer Marine Le Pen, il faut faire preuve chaque jour de volontarisme politique», conseille Nathalie Kosciusko-Morizet.


INTERVIEW - Pour la ministre de l'Écologie, la majorité doit arrêter de «commenter à l'infini qui sera ou non le candidat de la gauche».
 
LE FIGARO.- L'UMP organise demain une convention consacrée à la compétitivité et à l'emploi. Quelles sont vos propositions ?
Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET. - Cette convention intervient dans un contexte d'une baisse continue du chômage depuis trois mois. C'est une confirmation que les politiques menées depuis 2008 pour contrer la crise portent leurs fruits. Nous devons partager cette bonne nouvelle avec les Français. J'ai l'intention de me rendre à cette convention UMP pour porter un message: l'économie verte est une très grande opportunité en termes d'emplois.
En juin, je mobiliserai les acteurs de la formation initiale et professionnelle pour qu'ils intègrent davantage les compétences vertes dans les référentiels métiers. Nous allons signer avec Xavier Bertrand une convention sur la formation des métiers du recyclage qui représentent 60.000 emplois. La croissance verte, ce n'est pas de l'emploi aidé, c'est de l'emploi compétitif et non délocalisable. C'est également l'ouverture de nouveaux marchés en France et dans le monde.
Pensez-vous, comme Jean-François Copé et les libéraux de l'UMP, qu'il faut revenir sur les 35 heures ?
Ne rouvrons pas ce dossier qui épuiserait notre énergie sans donner le coup de fouet dont a besoin notre économie! Les 35 heures sont aujourd'hui le principe du contrat salarial. Les remettre en cause reviendrait à abandonner une grande avancée: les heures supplémentaires défiscalisées. Ce dispositif est un acquis très important et très concret du quinquennat. Jeudi, j'étais avec le président de la République dans une entreprise de transformation du bois. Les salariés de cette société travaillent en moyenne 40 heures par semaine. Ils touchent entre 1500 et 3000 euros de plus par an grâce aux heures supplémentaires.
Comment qualifieriez-vous l'ambiance actuelle au sein de la majorité ?
J'invite chacun à être plus positif sur le bilan et sur le projet.
Que vous inspire la possible candidature de Jean-Louis Borloo à la présidentielle ?
Les stratégies politiques compliquées, les parties de billard à trois bandes sont vouées à l'échec. La politique se fait avec des idées simples. Je préfère une UMP avec Jean-Louis Borloo à une UMP sans lui. Je souhaite que nous soyons tous unis autour de notre projet et de notre candidat. La majorité n'a pas à rougir. Elle a un bilan, un projet en construction et un candidat naturel. La gauche, en attendant de se trouver un candidat, a fait le choix d'un projet qui est le plus petit dénominateur commun.
Que répondez-vous à Nicolas Hulot qui dit que sa «candidature se situe à l'opposé des choix, des méthodes et de la vision de la majorité actuelle» ?
Je n'irai jamais contester à Nicolas Hulot ses convictions très fortes en matière d'écologie. Mais sa campagne contre le nucléaire est l'illustration du piège dans lequel il se met lui-même avec sa candidature. En matière d'écologie, le grand enjeu, c'est, si je peux m'exprimer ainsi, d'«écologiser» la politique. Lui est acculé à politiser l'écologie.
Hulot est obligé de donner des gages et d'entrer dans une logique de fonds de commerce pour séduire les Verts qui sont davantage des militants du gauchisme que de l'écologie. Le voilà confronté au pire de la politique puisqu'il se retrouve à devoir exclure. La majorité, au contraire, est convaincue que l'écologie est une telle transformation qu'elle ne peut pas se faire sans associer les acteurs. C'est ce que nous avions fait pour préparer le Grenelle de l'environnement.
Quel serait, selon vous, le candidat le plus dangereux à gauche ?
En politique, on ne choisit pas son concurrent. On prend les adversaires que l'on veut bien nous donner. Les primaires sont en train d'épuiser le PS. Elles ne doivent pas épuiser la droite. Arrêtons de commenter à l'infini qui sera ou pas le candidat de la gauche. Laissons les socialistes s'essouffler!
Redoutez-vous une percée du Front national en 2012 ?
La montée de l'extrême droite ne touche pas seulement la France. Elle concerne aussi l'Europe et se nourrit du sentiment d'impuissance de la politique. Le terme d'extrême droite est d'ailleurs trompeur puisque le FN n'est en fait pas un parti de droite. C'est un parti extrême qui ratisse autant à droite qu'à gauche. C'est ce que j'explique dans le livre sur le FN que je publierai dans quelques semaines. Pour contrer Marine Le Pen, il faut faire preuve chaque jour de volontarisme politique. C'est le meilleur antidote. Nicolas Sarkozy incarne ce volontarisme politique. C'est inscrit dans son ADN.
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