Extrait des Mémoires d’un Compagnon d’Agricol Perdiguier :
« J’avais rencontré, le matin de ce même jour, Rochetin d’Avignon, qui avait été nourri à Morières, mon village […] Rochetin était aspirant tailleur de pierre ; il fréquentait les compagnons passants du Devoir. Nous étions donc dans deux camps opposés, hostiles, ce qui le contrariait beaucoup et gênait nos relations. […] Un peu cette circonstance singulière [un commencement de querelle entre Gavots et Devoirants], un peu notre franche amitié, un peu les rapports dans lesquels il se trouva avec quelques-uns de mes amis [menuisiers Gavots et tailleurs de pierre Étrangers], qu’il avait cru, de loin, des féroces, et qui, vus de près, lui parurent la bonté même, le décidèrent à passer de la Société des compagnons passants à celle des compagnons étrangers. Il fut appelé plus tard la Liberté d’Avignon. »
L'examen des noms de Compagnons Passants tailleurs de pierre portés sur les Rôles d'Avignon laisse en effet apparaître, en 1782, deux Rochetin, sous les numéros 169 et 170 (cf. la liste complète accessible en ligne) :
— 169. Surnom : Francœur d'Avignon. État civil ou indices : Rochetin l'Aîné. Remarques : Présent en Avignon en 1782, car figure sur les cartouches du frontispice du Rôle. Peut-être le même que le n° 109 présent sur le Rôle des CPTDP de 1773.
— 170. Surnom : L'Assurance d'Avignon. État civil ou indices : Rochetin Cadet. Remarques : Présent en Avignon en 1782, car figure sur les cartouches du frontispice du Rôle des CPTDP (mais pas de trace de son passage sur le Rôle des CPTDP de 1773).
La rencontre que rapporte Agricol Perdiguier se déroulant en 1825, il s'agit probablement d'un petit-fils ou d'un petit-neveu de ces Compagnons du Devoir.
Un de nos visiteurs possède-t-il des informations sur cette famille de tailleurs de pierre avignonnais, les Rochetin ? De même, si nous sommes assez bien documentés sur les Compagnons Passants tailleurs de pierre d'Avignon, nous ne disposons de pratiquement aucune information sur les Compagnons Étrangers tailleurs de pierre de la même ville, où ils possédaient un siège.
L'homme pense parce qu'il a une main. Anaxagore (500-428 av. J.-C.)