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Craig Thompson – Blankets

Par Yvantilleuil

Histoire d’amour dans une Amérique puritaine !

Craig Thompson - BlanketsA travers un récit autobiographique, Graig Thompson nous décrit la complexité de ses premiers amours d’adolescent. Dû à son éducation très catholique il se retrouve face à cet amour comme face à une pleine enneigé. Seul, face à une surface immaculée qu’il foulera d’abord en essayant de ne pas trop s’enfoncer, sans laisser trop de traces et s’arrêtant à chaque craquement sous ses pas. Puis finalement, il se couchera dans cette neige, laissant une trace temporaire dans la neige, mais éternelle dans son cœur et son esprit.

Mais cet album n’est pas seulement une belle histoire d’amour, c’est également l’aperçu d’une Amérique profonde puritaine et intolérante face à l’homosexualité, à l’avortement et au sexe. C’est vrai qu’on pourrait reprocher à cet ouvrage les nombreux passages faisant référence à la Bible et à la religion, mais peut-on reprocher à Graig Thompson d’être né dans un pays où l’on parle même de Dieu sur les billets de banque (in God we trust)?

C’est cet environnement ultra catholique, qui explique les hésitations de Graig face à l’amour et sa culpabilité face au sexe. C’est cependant grâce à cette aventure amoureuse qu’il parviendra à relativiser les contraintes morales, mais c’est surtout grâce à cette éducation ultra catholique et à un père autoritaire que Graig Thompson va se réfugier dans le dessin et ça, on peut difficilement s’en plaindre.

Le dessin est très doux, parfois détaillé mais se limitant chaque fois strictement à ce qui est nécessaire à l’histoire. Le décor enneigé est couvert par la chaleur d’une histoire d’amour, qui finira par fondre au même moment que la neige au soleil. La narration est fluide et les non-dits omniprésents.

Bref, même si la vie de Graig Thompson n’avait rien d’extraordinaire, c’est avec brio qu’il partage les moments forts de son enfance et de son adolescence, son premier amour, ses relations familiales et ses convictions religieuses.

Et après lecture, on peut facilement excuser le fait que l’auteur ait apparemment oublié de parler de sa sœur dans ce récit autobiographique, et que Raina serait inspirée de deux filles et non d’une.


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