e recteur de l’académie de Poitiers, Martine Daoust, a finalement autorisé lundi la délivrance, sous certaines conditions, du Pass Contraception mis au point par le conseil régional présidé par la socialiste Ségolène Royal, celle-ci y voyant la victoire « du bon sens ».
Martine Daoust a indiqué à l’AFP avoir reçu dans la matinée une personne en charge de la santé à la région Poitou-Charentes, et une conseillère régionale. Elle autorisera la mise en place de ces « Pass » dans les lycées, mais assortis de messages pédagogiques s’adressant tant aux garçons qu’aux filles, et à condition que le rectorat se charge de la formation des infirmiers et infirmières chargés de distribuer le dispositif, des coupons donnant accès notamment à des examens médicaux et à des moyens contraceptifs.
« Cela replace l’école dans son champ principal de compétences qui est l’éducation, et notamment l’éducation à l’autonomie personnelle et à une vie épanouie », a déclaré Mme Daoust.
Elle a indiqué que sa décision se passait « dans une stratégie de dialogue avec la région », et qu’elle avait souhaité « mettre les personnels de santé et les autorités sanitaires dans la boucle de réflexion ».
La semaine dernière, Mme Royal, qui a déjà eu récemment plusieurs différends avec Mme Daoust, lui avait demandé d’écrire aux proviseurs pour autoriser les infirmières scolaires à délivrer le Pass, notant que ce dispositif venait d’être autorisé en Ile-de-France, après approbation par l’éducation nationale. Celle-ci s’était pourtant élevée contre l’initiative en ce sens de Mme Royal en septembre 2009 dans sa propre région.
La présidente, qui s’exprimait devant des journalistes à Poitiers, a estimé qu’avec la décision du recteur, « le bon sens l’emporte sur la politique politicienne ». Elle a rappelé qu’elle avait elle-même « très tôt voulu venir au secours des jeunes filles en détresse », mais que son projet avait été « bloqué, sans doute par des esprits étriqués ».
Elle a remarqué qu’il a « fallu que ce soit réalisé dans d’autres régions pour qu’on se rende compte que la région Poitou-Charentes avait été une fois de plus un laboratoire ». Elle a estimé que désormais, le dispositif « (allait) être généralisé sur toute la France ».
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