Peuvent-ils avoir eu un secret qu’aucun de nous ne connaissait ?
Mankell nous présente ici son héros vieillissant : pour la première fois, je mesure mes limites et mon âge. Je ne l’avais encore jamais fait jusqu’à présent. Je n’ai plus quarante ans. Le temps perdu ne reviendra pas. Je dois m’y résigner. Je crois que c’est une illusion que je partage avec beaucoup de monde ; celle de croire qu’on peut, contre toute évidence, se baigner deux fois dans le même fleuve. Wallander ne voulait pas devenir un solitaire aigri, ni vieillir seul comme son père. Un homme vieillissant, inquiet de ce qui l’attendait au cours de la petite portion de vie qu’il lui restait à vivre.
On oublie ce dont on veut se souvenir et on se souvient de ce qu’on préférerait oublier…
Mankell encore et toujours d’une construction et une structure exemplaire, semble nous donner son dernier chef-d’œuvre de son très attachant inspecteur fétiche. Je termine avec une bribe de la postface : comme beaucoup d’écrivains, j’écris pour rendre le monde plus compréhensible, d’une certaine manière. De ce point de vue, la fiction est parfois supérieure au réalisme documentaire.