Le nouvel Astérix est un produit marketing, et alors ?

Publié le 06 février 2008 par Philippe Chouraqui

En écoutant les critiques massacrer le dernier opus d’Astérix mercredi dernier, j’ai eu envie d’aller le voir par réaction. J’ai vu le teaser… qui m’a convaincu de ne pas y aller. Mais le simple prétexte que ce soit un film marketing n’aurait pas suffi à m’en dissuader.

Que je sache le cinéma est également un business, et je trouve courageuse la transparence du producteur Thomas Langmann sur ce point. Il aurait pu trouver mille raisons pseudo artistiques à toutes les attaques, il a préféré répondre directement, que nombre de décisions comme le casting ou la durée du film ont été prises en considérant avant tout les retombées financières.

C’est bien évidemment discutable, mais en exposant clairement les faits, le producteur ne trompe pas son public. Les gens y vont en connaissance de cause et je ne vois vraiment pas en quoi cela gêne autant les critiques.

Certes, il ne faudrait pas que tous les moyens financiers aillent désormais vers ce type de film au détriment des films d’auteurs ou privilégiant l’histoire sur tout le reste. Mais, intelligemment gérés, les succès marketing doivent aussi donner la possibilité de financer des projets moins grand public.

Le modèle économiques de ce film pourrait être comparé à celui de Luc Besson, très bien décrit dans le post Luc Besson, garanti à 80% du blog mybusinessmodel.com, dans la mesure où il est déjà largement pré-financé avant sa sortie en salle.

L’investissement est de l’ordre de 78 millions est pré-financé comme suit :

  • 45M€ par les pré-ventes à l’étranger, dont la moitié en Espagne et Allemagne.
  • 18M€ par Pathé
  • 7M€ par Canal+
  • 5M€ par TF1
  •  soit un total de 75M€ déjà financés.

Il ne reste plus qu’à faire un score autour de 7 millions d’entrées en France pour que le reste ne soit plus que de la marge (sans oublier les produits dérivés, etc…).

La meilleure réponse aux critiques serait un succès populaire. Dimanche soir, 2,7 millions de spectateurs s’étaient déjà rendus dans les salles pour ce film !

Que les critiques défendent le cinéma d’auteurs, je peux le comprendre et y adhère totalement, mais qu’ils se mettent aussi à la place du spectateur qui a, peut-être, aussi envie de voir ce genre de film.