Attention je vous préviens tout de suite, au cas où vous arrêteriez de lire à cet instant ce billet pour vous précipiter dans la première salle qui joue le film de Kenneth Branagh. Il est bien sûr des conditions à respecter pour mettre toutes les chances de son côté. La première, c’est bien sûr d’éviter les horaires grands publics. Ne vous précipitez pas sur les séances du vendredi soir, et le week-end, essayez d’aller au plus tard à la séance de 14h. Toute séance sur les Champs-Élysées ou dans un multiplexe de banlieue programmant le film en VF est bien sûr également proscrite…
Pour Thor, l'élément clé, c’est d’essayer d’éviter la 3D. Le film passe dans quelques salles en 2D, et cela devrait également aider à tomber sur un public plus clément. Après un an et demi d’instauration de la 3D, les spectateurs les plus assidus et/ou passionnés ont eu le temps de se rendre compte que la 3D n’est pas bonne pour tout, et qu’un film comme Thor qui n’a pas été tourné en 3D mais a seulement été gonflé ainsi en postproduction n’a pas à être vu en 3D. Vous voilà parés pour aller découvrir Thor dans des conditions idéales.
Thor, je l’ai peut-être attendu un peu plus que les autres films de super héros hollywoodiens, la faute à la présence derrière la caméra de Kenneth Branagh. Le cinéaste britannique s’est montré plutôt discret ces dernières années sur grand écran, et l’idée de voir ce grand spécialiste de Shakespeare s’atteler à un Marvel aux accents mythologiques était alléchante d’entrée. Lui qui a porté au cinéma Henry V, Hamlet et Beaucoup de bruit pour rien avait là l’occasion de se frotter à un autre type de lutte de pouvoir, de complots de cour et d’affrontement familiaux. Il en ressort un film fun sachant manier la légèreté, impressionnant visuellement dès que l’on se trouve à Asgard, ce Royaume des Dieux d’où est banni Thor, héritier du trône dont la vanité l’emporte trop sur la sagesse, poussant son père Odin à le reléguer sur Terre, au grand dam de ses compagnons d’armes qui voient d’un mauvais œil l’avènement de son frère Loki à Asgard.
Je suis en tout cas bien content de ne pas l’avoir vu en 3D tant il paraît évident que la technique n’aurait absolument rien apporté au film sinon une grande confusion dans les séquences d’action, un syndrome Green Hornet qui m’aurait passablement énervé. J’aurais aussi préféré le voir ailleurs qu’au MK2 Bibliothèque avec cet écran bien trop petit pour la taille de la salle, un écran désespérément plat et donc distant qui plus est. Mais mieux vaut cela, avec un public exemplaire, qu’une 3D avec des spectateurs pop-corn/discute/iPhone. Le signe qui ne trompe pas ? Plus d’un tiers de la salle est restée pendant le générique de fin quand je me sens habituellement bien seul à le faire, même si l’attente d’une séquence post-générique inévitable en était bien sûr la cause…