Un livre à mi-chemin entre Twilight et Hunger Games, promettent les auteurs de 16Lunes, en parlant de la nouvelle parution de Gallimard Jeunesse. Un livre que l'on compare aussi aux écrits d'Huxley ou de Bradbury. Oui, ce premier roman, à destination des adolescents, a tout pour plaire.
Bienvenue dans un monde codifié, où chaque chose est prévue, pour un résultat optimal. C'est dans ce monde que vit Cassia, une jeune fille de dix-sept ans qui s'apprête à vivre son "banquet de couplage". La société va déterminer pour elle le garçon le plus à même de lui apporter bonheur et une progéniture avec le meilleur patrimoine génétique possible. Totalement façonnée par la Société, Cassia ne remet pas en cause ce système où tout hasard et toute liberté ont été abolis. Pas encore, tout du moins.
Bienvenue dans un univers de dystopie assez conventionnel, mais peut-être encore plus marqué que ceux que l'on peut trouver dans d'autres romans du genre, qui ont de plus en plus la côte auprès es jeunes. La société de Cassia a éradiqué la maladie et assure à ses citoyens une vie longue et planifiée, jusqu'à l'âge de quatre-vingt ans...âge auquel le rideau tombe...car dans Promise, vous n'avez le choix de rien : l'on vous désigne un partenaire, l'on vous donne un emploi, on vous impose un âge pour vous marier, vous reproduire, et mourir. L'aspect qui choque le plus est évidemment ce banquet de couplage qui parait si romantique à la jeune Cassia au début du roman : le terme même "couplage" n'est pas sans évoquer une sorte de reproduction un peu animale, où tout est mis en oeuvre pour que la prochaine génération possède le meilleur patrimoine génétique. Une sorte de tentative d'amélioration de la race humaine qui fait froid dans le dos.
Comme dans bien des romans de type dystopiques, nous découvrons un monde futuriste qui a pris des mesures drastiques après un évènement catastrophique (ici, un réchauffement climatique de grande envergure) : comme dans 1984, l'accès à la culture est strictement contrôlé. Seuls cent tableaux, cent chansons, cent poèmes et cent romans ont été conservés : évidemment, tout écrit possiblement subversif a été détruit. Chaque citoyen est programmé pour être absolument incapable de se débrouiller sans la société, et pour avoir un rôle bien défini au sein de celle-ci. Il n'y a pas à dire, cela fait froid dans le dos.
Revenons-en à Cassia, jeune fille lisse au début du roman, mais qui s'affirme au fur et à mesure. Cassia va vivre deux évènements qui vont changer sa vision des choses et progressivement l'amener à remettre en question le bien-fondé des décisions prises par la Société. Sans surprise, son coeur balancera entre deux garçons : l'éternel choix de la raison et du coeur.
Ally Condie nous offre un livre qui ne lâche pas son lecteur, mais ne s'éloigne jamais des traces de ses prédécesseurs, faisant de Promise une sorte de 1984 pour adolescents, avec des échos de Fahrenheit 451, d'Ugly, ou même de Nightshade, pour la romance au choeur de l'intrigue. Nos petites soeurs adoreront, c'est certain. Mais personnellement, je reste quelque peu sur ma faim. La suite, au prochain épisode, en 2012 ! Merci à Charlotte et l'équipe d'On lit plus fort de m'avoir fait découvrir ce premier tome prometteur.