Écrit par Mutations
Mardi, 03 Mai 2011 10:44
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Lundi 2 mai, en début d'après-midi, Emmanuel Bondé, le ministre de la Fonction publique et de Réforme administrative, a échangé avec quelques hommes des médias. Humblement, le chef de la tutelle qui pilote le recrutement des 25.000 diplômés qui doivent enrichir les effectifs des personnels de la Fonction publique a questionné ses quatre interlocuteurs en ces termes : «Quand on s'est rendu à ce stade de l'opération de recrutement, il est normal qu'on observe un arrêt pour s'enquérir auprès des hommes des médias, que vous êtes, comment le public perçoit-il l'opération d'une part, et comment est-elle perfectible, d'autre part.»
Au 29 avril dernier, le ministre Bondé, qui jure vouloir demeurer transparent dans l'opération, révèle que le comité technique de recrutement a reçu 305.094 dossiers de candidature. 303.750 de ces dossiers proviennent des 10 régions du Cameroun, soit 99,56%, contre 1344 provenant des représentations camerounaises à l'étranger, soit 0,44%. Si 287 de ces dossiers proviennent de la seule ambassade du Cameroun en France, d'autres, provenant de pays comme le Zimbabwe ou encore l'Ethiopie, ont cheminé 1 dossier chacun à Yaoundé. Les responsables du comité technique estiment qu'une centaine de dossiers devraient encore tomber avant d'arrêter le chiffre final.
En valeur relative, les filières les plus sollicitées sont celles regroupant les emplois de cadres administratifs (34, 27%) et de personnels d'astreinte (28,32%). Au bas de l'échelle des sollicitations, on retrouve la météorologie (0,010%) et l'aéronautique civile (0,017%). De cette analyse, on note que 52,652% des candidats sont de sexe masculin, contre 47,348% de femmes. Comment les candidatures seront-elles retenues ? Emmanuel Bondé révèle qu'il est l'objet de toutes les pressions, qu'il en a vécu d'autres et qu'il est prêt à les surpasser. Pour lui, les critères éliminatoires sont basés sur des dossiers incomplets, contenant des informations erronées, des pièces signées par des autorités non compétentes, d'un côté.
De l'autre, les critères d'évaluation tiennent compte de l'âge, du diplôme et de son ancienneté, et enfin de la «démarcation» pour départager des candidatures ayant des éléments présentés identiques. Ces éléments seront de référence pour donner les chances à tous ceux qui méritent d'entrer dans la fonction publique, a insisté le ministre Bondé. A ceux qui pensent que la fonction publique camerounaise n'a pas besoin de 25.000 jeunes inexpérimentés, le chef de département explique qu'il n'existe pas d'effectif standard pour la fonction publique. Que, par contre, l'Etat recrute selon les besoins exprimés par ses différents démembrements. Pour illustration, il explique que, dans la décennie 90, 80.000 fonctionnaires émargeaient au budget de l'Etat. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ayant prescrit l'arrêt des recrutements pour des raisons économiques, il aura fallu attendre 2004 pour que les effectifs publics passent à 104.000 puis se stabilisent à 200.000 à ce jour.
Emmanuel Bondé a apporté une précision de taille : «Lorsque les opérations de dépouillement seront terminées, on ne publiera pas du coup l'ensemble des résultats, c'est-à-dire des candidats retenus. Les listes seront publiées progressivement, au gré des besoins... Mais il faut savoir que, si cette opération correspond à une année électorale, elle répond cependant à un besoin auquel le président Biya tient.» On est sans dote en train d'entrer-là dans des contradictions qui pourraient s'avérer confuses et interminables. En effet, dans son adresse aux jeunes, le 10 février 2011, le président Biya avait «instruit le Premier ministre de procéder, cette année, à un recrutement spécial, dans la Fonction publique, de 25 mille jeunes diplômés». Corroborant cette promesse présidentielle, le ministre des Finances, qui regrette timidement l'augmentation anormale de la masse salariale de l'Etat, a indiqué qu'il disposait de provisions pouvant prendre en charge les recrues dès juillet 2011.