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Le PS peut-il encore changer la vie ?

Publié le 03 mai 2011 par Davidme

les_110_propositions_1981_2011_01.1304413688.jpgHier soir à la maison des métallos, Mediapart, avait invité les candidats à la primaires socialistes à débattre. Une interpellation à ceux qui incarnent la gauche d’aujourd’hui en guise d’anniversaire de la victoire de la gauche d’hier, le 10 mai 1981. Car c’est autour d’un livre « les 110 propositions, manuel critique à l’usage de ceux qui rêvent encore de changer la vie » publié aux éditions Don Quichotte sous la direction de Laurent Mauduit de Mediapart et avec les contributions de nombreux journalistes de la rédaction qu’était organisée la soirée.

Seuls Arnaud Montebourg et François Hollande avaient courageusement répondu à l’invitation. Guillaume Bachelay, plume du projet socialiste les accompagnant. Les autres candidats déclarés (Royal, Valls) ou putatifs n’ont pas osé venir se confronter à l’interpellation publique.

Dans ce livre « les 110 propositions », Mediapart fait un bilan de ce qui a été tenu, de ce qui n’a pas été tenu, de ce qui peut encore être d’actualité et Laurent Mauduit à la tribune hier soir a lancé le débat de manière vive en demandant aux deux candidats si « oui ou non changer la vie les intéressait encore ». Le décor était planté.

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Et c’est dans ce décor que la soirée s’est déroulée. Quel projet pour les socialistes ? Quelle vision du monde et de la France ? Quel rêve partager avec les français ? Voilà, entre autres, les questionnements et les interpellations qu’ont lancé Edwy Plenel, Laurent Mauduit et les membres de la rédaction de Mediapart. Et des divergences réelles mais pas rédhibitoires sont apparues entre Hollande et Montebourg. Le premier a insisté sur le besoin de dessiner « un rêve accessible », il se présente comme « sérieux » et non comme « prudent » sur le sujet fiscal. « Je me méfie des grandes réformes fiscales d’avant scrutins qui se heurtent ensuite à la réalité », a souligné François Hollande rappelant ainsi ses différences (plus de détails sur son site) avec les propositions de Thomas Piketty dans « la révolution fiscale » . Enfin, François Hollande a déroulé de nouveau son idée de « rêve français » qui serait cet espoir qui emporte tous les autres. « La gauche doit renouer avec ce récit selon lequel la République c’est le progrès et la possibilité de donner à ses enfants mieux que ce que nous avons », a dit François Hollande.

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Arnaud Montebourg est ensuite monté au lutrin. Offensif. Avec une volonté de transformation de la gauche et du monde. « A quoi sert le PS s’il ne s’attaque pas au système », a tonné le député de Saône et Loire. Selon lui, pour s’attaquer au système, il faut « s’attaquer à la finance qui nous domestiquera si on ne la domestique pas ». Résonance avec 1981 quand le capital a rappelé à l’ordre les socialistes. Montebourg a ensuite détaillé ses propositions ( au nombre de 100 sur le site des idées et des rêves ) comme la « mise sous tutelle des banques », « l’indexation des salaires sur la productivité », « la VIè République » ou encore la création d’un « fonds souverain pour favoriser la mise en place de coopératives et aider le capitalisme coopératifs ». Rêveur ? Montebourg répond dans un sourire et en paraphrasant Mitterrand : « il est dans la nature des grandes nations de concevoir des grands desseins ».

Au final, Hollande et Montebourg – sacrés meilleurs socialistes en 2010 – divergent sur la méthode pour parvenir à changer les choses. François Hollande serait plutôt un tenant du compromis, tandis qu’Arnaud Montebourg est plus enclin à donner des coups de pieds dans la fourmilière pour faire bouger les lignes et reconquérir des marges de manœuvres.

L’interpellation de Mediapart continuera, celle du peuple de gauche aussi, celle des citoyens également. Pour finir, un petit scoop. Mediapart voulait lancer en janvier– comme l’Express autrefois - un « candidat X » qui aurait été porteur de tous les questionnements et de tous les espoirs de la gauche. Même si cela n’a pas été fait, ces questions doivent être posées et les candidats doivent y répondre. C’est cela le rôle de la primaire et il est étonnant que seuls Hollande et Montebourg aient eu le courage de venir, hier soir, à la maison des métallos.

PS : en bonus deux petites vidéos.



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