L’ancien conseiller économique de la candidate socialiste Ségolène Royal en 2007 chiffre à « plusieurs dizaines de milliards d’euros » le coût du dispositif proposé par l’ancien Premier ministre.
Comme nous vous en informions récemment, Dominique de Villepin, président de République solidaire (RS), a présenté les 20 propositions de son projet présidentiel intitulé « Pour une société de dignité » en vue d’une hypothétique candidature à l’élection de 2012.
Parmi ces 20 mesures, celle qui a fait le plus polémique est l’instauration d’un revenu « citoyen » de 850 euros pour les Français touchant moins de 1500 euros par mois (ce qui, au passage, introduit une « préférence nationale » que les partis auxquels il a appartenu, le RPR puis l’UMP, n’ont eu de cesse de dénoncer).
Comme nous l’avions écrit, « [l]’ancien Premier ministre (2005-2007) de Jacques Chirac déborde le Parti socialiste sur sa gauche en proposant une mesure qui, non seulement constituera une formidable désincitation au travail et à l’inverse une incitation à l’oisiveté, mais risque de mettre au chômage tous ceux pour lesquels la pression fiscale accrue conduira leurs employeurs à les licencier. Un système inflationniste, déficitaire, ne menant qu’à la ruine. »
L’ancien conseiller économique de la candidate socialiste Ségolène Royal en 2007, Thomas Piketty, dont le philosophe Philippe Nemo a dit tout le mal qu’il pense de la « révolution fiscale » (lire : l’augmentation des impôts) qu’il propose, s’inquiète également du coût de ce dispositif :
Pour le moins critique, Thomas Piketty, économiste à l’Ecole d’économie de Paris et spécialiste de la fiscalité, juge qu’avec son revenu citoyen, Dominique de Villepin est «totalement à côté de la plaque». «Si les 850 euros sont censés remplacer les 450 euros de RSA [le Revenu de solidarité active, ici pour une personne seule, ndlr] actuellement en vigueur, alors cela fait tout de même une énorme augmentation», constate-t-il. Même en sachant que toutes les prestations sociales sauteraient alors (dont par exemple, les 200 euros d’aide au logement qui peuvent être attribuées en complément du RSA), à l’exception des allocations familiales.En clair, Thomas Piketty s’inquiète du «chiffrage global» du dispositif: «Ce qui est certain, c’est que même dans l’interprétation la plus raisonnable, le coût d’une telle mesure serait effectivement considérable.» D’après lui, celui-ci sera «sans doute de l’ordre de plusieurs dizaines de milliards d’euros», comme pour indiquer que la barre des 30 milliards fixée par Dominique de Villepin pourrait être largement dépassée. Pour lui, «dans le contexte économique et budgétaire de 2012, avec des caisses publiques plus que vides, je ne pense pas que les Français aient envie de payer 30 milliards d’impôts supplémentaires» pour permettre cette «forte augmentation du RSA».Pour le moins critique, Thomas Piketty, économiste à l’Ecole d’économie de Paris et spécialiste de la fiscalité, juge qu’avec son revenu citoyen, Dominique de Villepin est «totalement à côté de la plaque». «Si les 850 euros sont censés remplacer les 450 euros de RSA [le Revenu de solidarité active, ici pour une personne seule, ndlr] actuellement en vigueur, alors cela fait tout de même une énorme augmentation», constate-t-il. Même en sachant que toutes les prestations sociales sauteraient alors (dont par exemple, les 200 euros d’aide au logement qui peuvent être attribuées en complément du RSA), à l’exception des allocations familiales.
En clair, Thomas Piketty s’inquiète du «chiffrage global» du dispositif: «Ce qui est certain, c’est que même dans l’interprétation la plus raisonnable, le coût d’une telle mesure serait effectivement considérable.» D’après lui, celui-ci sera «sans doute de l’ordre de plusieurs dizaines de milliards d’euros», comme pour indiquer que la barre des 30 milliards fixée par Dominique de Villepin pourrait être largement dépassée. Pour lui, «dans le contexte économique et budgétaire de 2012, avec des caisses publiques plus que vides, je ne pense pas que les Français aient envie de payer 30 milliards d’impôts supplémentaires» pour permettre cette «forte augmentation du RSA».
Si même Piketty a peur du projet villepinien, c’est que le mot de « démentiel » que nous avions utilisé pour le qualifier n’était pas trop fort.
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