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Emile Blémont voit le jour à Paris en 1839. Des études couronnées de succès au lycée parisien Louis-le-Grand. Destiné à une carrière industrielle et commerciale, il étudie en Angleterre et en Espagne. Malgré ses connaissances, Emile renonce au monde des affaires. Clerc chez un avoué, il fait son droit et devient avocat. Bon avocat, une laryngite le contraint à quitter la toge. Comme il caresse la muse depuis longtemps, Emile entre alors dans l’univers littéraire. Chez Théodore de Banville, il rencontre Verlaine, se lie d’amitié avec Heredia, Coppée, Leconte de l’Isle. En 1866, l’ex-avocat publie « Contes et Féerie ». Quatre ans plus tard, pendant le siège de Paris, le sergent Blémont sert dans la garde nationale. Après la guerre et l’épisode malheureux de la Commune, de nombreux journaux et des revues littéraires publient ses articles. La mort de son petit garçon, lui inspire un recueil très touchant « En mémoire d’un enfant ». Victor Hugo l’estime beaucoup et Rimbaud lui offre le manuscrit de « Voyelles ». Son œuvre est abondante et variée, poésies, théâtre, livres,... Emile est l’un des fondateurs de la société des poètes français et de la maison de la poésie. Une âme parnassienne grisée de cadence et de mesure et un rêveur émouvant et un philosophe. Il décède à Paris en 1927.J.D.
Panthéisme.
Spectres errants d’une heure brève,Somnambules d’un noir sommeil,Puisque notre vie est un rêve,Notre mort est-elle un réveil ? Quand l’aveugle Foi nous égare,Quand vient de l’abîme un frisson,En vain, plus froide et plus avare,S’offre à nous l’aveugle raison. Mais à la fin, âme ou substance,L’être chétif et tourmentéQui n’est rien dans cette existence,Sera tout dans l’éternité. Emile Blémont.(l’Ame étoilée.)