Alors que le directeur actuel de la BCE Jean-Claude Trichet doit se retirer en novembre 2011, Nicolas Sarkozy veut propulser Draghi, dont il salue l'envergure internationale. La visite à Rome du président français a d'ailleurs pris la forme d'une véritable intronisation pour Draghi, sur fond de polémiques franco-italiennes. On sait ainsi que l'OPA hostile du groupe laitier français Lactalis sur l'Italien Parmalat énerve les Italiens, d'autant plus que la manoeuvre a le soutien plein et entier de Bruno Lemaire, ministre de l'Agriculture.
Un méditerranéen à la tête de la BCE serait une nouveauté alors que le poste est traditionnellement occupé par un Allemand, un Français ou un Néerlandais. Le problème, c'est que Draghi a été vice-président en Europe de la banque d'affaires américaine Goldman Sachs de 2001 à 2002. Or cette période correspond précisément au moment ou la Grèce est parvenue à dissimuler des dizaines de milliards d'euros d'emprunts d'Etat avec la complicité de Goldman Sachs.