Pas question
d'organiser une primaire à l'UMP. C'est le message délivré mercredi matin par Jean-François Copé après que le sujet a été abordé en bureau politique. "Nous avons un candidat qui est le président
sortant, cela aurait donc un côté factice et artificiel d'organiser ce type de manifestation", analyse le patron du parti majoritaire au cours du point de presse hebdomadaire. Et de justifier :
"Si notre président est seul à se présenter, il recueillera 100 % des suffrages et alors cela fera sourire. S'il y a plusieurs candidats, on scrutera les scores de chacun et cela engendrera des
critiques." D'où la décision de Jean-François Copé d'enterrer l'idée d'une primaire pour désigner le candidat à l'Élysée, préférant laisser le Parti socialiste utiliser "cette machine à
s'autodétruire".
Reste une inconnue. Si Nicolas Sarkozy concourt à un second mandat, se soumettra-t-il à un vote du congrès de l'UMP, composé de tous les adhérents à jour de cotisation, comme le prévoient les
statuts du parti ? Rien n'est moins sûr. "L'article 49 des statuts affirme que le président sortant peut, s'il le souhaite, avoir le soutien de l'UMP. Mais il n'y a rien d'obligatoire.
D'ailleurs, personne ne doute du soutien de l'UMP envers le président de la République", estime Jean-François Copé, tout en précisant que la question serait tranchée "plus tard". Une réponse qui
ne satisfait pas le député de la Drôme Hervé Mariton qui - avec le député européen André Lamassoure - est à l'origine du débat sur la primaire. "La maison UMP est mal à l'aise avec cette idée de
vote du congrès, mais je persiste à penser que le soutien explicite et formulé des militants pour un candidat est capital", soupire l'élu. Tenace, Hervé Mariton n'entend pas baisser les bras. "Le
sujet n'est pas mûr, il faudra y revenir", lâche-t-il.
Mais André Lamassoure et Hervé Mariton ont toutefois réussi à marquer un point. "Il faut créer une dynamique politique, un vrai mouvement populaire", ont-ils plaidé lors d'une discussion franche.
Un message reçu cinq sur cinq par Jean-François Copé. "J'ai bien retenu qu'il fallait prendre une initiative politique sur un débat de fond. Mais il faut attendre que les grands candidats de
l'opposition socialiste et frontiste se soient déclarés. Alors, on lancera un rendez-vous historique, un rendez-vous de vérité avec les Français", promet le patron de l'UMP.
Source : Le Point