La bulle internet des années 2000 a lancé une vraie mythologie sur le monde des startups. Dès qu’un mythe se termine, j’ai l’impression qu’un autre prend le relais.
Le premier mythe né pendant la bulle est celui du chanceux: un beau matin, un homme jette quelques mots sur un Powerpoint dont « www », « startup » et « millions » et va voir des investisseurs. Il revient dans l’heure avec une startup valorisée à plusieurs millions de dollars qu’il pourra revendre le triple dans la soirée. Même pas besoin de développeurs! Evidemment ça peut paraître absurde mais à l’époque ça l’était moins. Certain ont même réussi à lever des fonds avant même d’avoir réserver le nom de domaine du site.
Le second mythe est celui du génie: le jeune qui a une bonne idée un soir avant de se coucher et qui est persuadé qu’il va gagner des millions grâce à internet. Parce que sur le web, il suffit d’avoir LA bonne idée pour devenir riche. Ya plus qu’à déposer les statuts de la startup et à coder le site: c’est finalement le plus facile, il suffit d’aller voir un gros geek habillé en noir scotché devant un ordinateur couvert de pizza et de bière, l’exploiter un moment et voila! Cette idée a la vie dure et ce n’est pas rare de rencontrer des gens qui pensent détenir le saint graal, c’est à dire une idée qui les rendra riche. Ca serait trop facile…
Le chanceux est une espèce disparue, le génie se fait de plus en plus rare mais le mythe du hacker se développe encore. Vous remarquerez que la place du développeur prend une place de plus en plus importante dans cette mythologie. C’est une ressource de plus en plus rare donc chère. Certains investisseurs assurent même que chaque développeur augmente la valorisation d’une startup de 500K€ alors qu’un commercial la fait baisser de 500K€. Ce raisonnement est stupide mais permet peut être d’anticiper la nature de la prochaine crise spéculative dans le monde des startups: la « geekomanie » ou l’augmentation démesurée du cours des profils techniques dans une startup.