Ayant noté que les débats sur l'immigration et la religion dans la société française n'avait pas eu l'impact souhaité dans l'opinion, le gouvernement a
enfin décidé de se pencher sur la priorité des français : Le chômage. Avec comme point de mire : Pôle Emploi !
Car, il ne faut pas oublier que Pôle Emploi que le candidat Sarkozy décrivait de la façon suivante dans son projet pour 2007 : « L'ANPE, l'Unedic, les Maisons de l'emploi seront réunies en un
seul service public de l'emploi, qui interviendra immédiatement et de manière personnalisée pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de trouver ou retrouver
un emploi beaucoup plus rapidement qu'aujourd'hui (...) » n'est absolument pas en mesure d'aider la très grande majorité des chômeurs à : trouver ou retrouver un emploi
La principale raison ?
Un sous effectif chronique que le gouvernement et notamment Xavier Bertrand ne peuvent pas ignorer. D'autant, qu'il y a
quelques semaines, on obtenait la confirmation de ce sous effectif par rapport à l'Allemagne, modèle absolu du
gouvernement et de l'UMP : « Il y a 215 agents du service public de l’emploi pour 10 000 chômeurs en France, contre (...) 420 en Allemagne selon une étude de
l’Inspection générale des finances (...) »
Dans le même temps, le Sénat auditionnait
les principaux syndicats de salariés et organisations patronales dans le cadre d'une : Mission commune d'information relative à Pôle Emploi , dont Michel Abhervé nous donne des extraits sur son blog
Qu'on déclaré les partenaires sociaux ?
« (...) Les problèmes rencontrés par les demandeurs d’emploi au quotidien sont multiples :
difficulté d’accès à leur conseiller référent, manque de suivi, durée insuffisante des entretiens, rendez-vous de contrôle plus que d’accompagnement, perte de dossiers, offres d’emploi non
proposées, courriers illisibles, formations non proposées, etc ... (...) » Laurent Berger, secrétaire national à la CFDT
« (...) La fusion devait permettre aux agents de gérer des portefeuilles de soixante
demandeurs d’emploi. Or les portefeuilles varient aujourd’hui entre cent et quatre cents demandeurs d’emploi. Nombre d’agents gèrent des portefeuilles de deux cents à trois cents demandeurs
d’emploi et se trouvent dans l’impossibilité de faire leur travail correctement (...) » Gabrielle Simon, première vice-présidente confédérale à la CFTC
« (...) l’Etat n’a pas tenu ses engagements financiers : à titre d’illustration, 187
millions d’euros de subvention n’ont pas été versés et le transfert des personnels de l’Afpa n’a pas été compensé (...) » Benoît Roger-Vasselin, président de la commission des relations du
travail au Medef.
« (...) Au sein du conseil, l’Etat est tantôt totalement muet, tantôt très contraignant,
nous imposant une triple peine : des promesses budgétaires non tenues, des restrictions budgétaires et une pression sur les partenaires sociaux pour financer ce qu’il ne veut plus prendre en
charge (...) » Jean-Michel Pottier, président de la commission formation et éducation à la CGPME
En bref un franc succès !
Munis de ces informations qu'il ne pouvait ignorer, Xavier Bertrand a décidé, du moins en parole, de donner des moyens à Pôle
Emploi.
Il a déclaré que : « Pôle Emploi devra bénéficier de beaucoup plus de moyens pour mettre en
relation demandeurs d'emplois et entreprises (...) Il faut ramener sur le terrain beaucoup plus de moyens pour Pôle Emploi, qui, aujourd'hui, sont plutôt au niveau régional (...) On ne peut pas
continuer à avoir autant d'entreprises qui cherchent à pourvoir des métiers et autant de demandeurs d'emplois qui cherchent à prendre un métier. Il faut les rapprocher (...) »
La seule satisfaction actuelle du ministre est la restauration dont l'activité pourrait : « (...) se traduire par la création de plus de 80.000 emplois » - L'Expansion
Restauration qui semble bien être le filon d'emploi avec lequel Xavier Bertrand compte résorber une partie du chômage.
D'autant que selon une récente interview au Figaro, selon le ministre, si les
emplois sont légions, il sont surtout ... royalement payés !
« (...) J'ai vu sur la côte atlantique ou à Aix-les-Bains des postes de plongeur à 1 500 euros net par mois ou de serveur à 2 100 euros pour lesquels aucun candidat ne se présentait (...) »
Ce qui a fait dire, à François Chérèque
: « (...) Il vit dans quel monde, Xavier Bertrand : 1500 euros nets pour un plongeur, c'est un restaurant de luxe ! On ne fait pas d'un cas une généralité, je
sais très bien que ces emplois n'existent pas. Il va même plus loin en parlant de postes de serveurs à 2100 euros nets. Soyons réalistes, c'est un salaire d'ingénieur débutant ! (...)
»
Il aurait peut être aussi pu rappeler que ces salaires « mythiques » ont un prix : Celui de la baisse de la TVA pour les
restaurateurs ! En effet, comme le démontre
Michel Abhervé, Professeur associé à l'université de Paris Est Marne la Vallée : « (...) la baisse de la TVA coûte 2 Milliards et demi à l’Etat, et la profession
assure avoir créé 25 000 emplois (...) à partir de ceux qui sont annoncés par la profession elle même, il est possible, par l’effet d’une simple division, de déterminer que chaque emploi créé coûte 100 000 Euros par an à l’Etat (...) »
C'est vrai qu'avec de telles conditions de financement public, nous connaissons tous de nombreuses professions qui
embaucheraient avec plaisir !
Néanmoins, pour des raisons de caisses vides, il y a de grandes chances pour que Xavier Bertrand trouve son inspiration dans
les propositions que le député UMP Pierre Lang et de son
collègue, Laurent Wauquiez. A savoir : « demander aux chômeurs indemnisés depuis plus de six mois et aux bénéficiaires du revenu de solidarité active d’effectuer des travaux d’intérêt
général (...) »
Après tout, un chômeur qui effectue des travaux d'intérêt général, c'est un peu comme un qui est en formation : ça améliore
les statistiques. Et ça c'est bon pour présenter son bilan en 2012 !
Slovar
Crédit photo
La Fusion pour les nuls
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