J’en ai pris l’habitude désormais, chaque jour ou presque, je pars faire une longue marche dans le Grand Parc de Marly que je prolonge parfois jusque dans la forêt. Promenade du matin quand le soleil n’est pas trop chaud, aux heures où la nature s’éveille.
Seuls quelques joggeurs croisent mon chemin ainsi que d’autres comme moi mais accompagnés de leur chien, pour ainsi dire personne en somme. Marcher à ces heures quand l’air est encore vif, me régénère, j’inspire l’oxygène à grandes lampées goulues, mes poumons gonflés à bloc me transportent sur les chemins de terre. Les odeurs sont magnifiées, senteurs de terre fraîche, d’herbes et de feuilles séchant leur rosée matinale sous les premiers rayons du soleil qui monte dans le ciel. Les oiseaux ne sont pas les derniers à profiter de ces instants, les trilles des merles se détachent plus nettement du concert tumultueux qui se joue dans les branches des arbres qui nous dissimulent l’orchestre. Près du bassin, canards et mouettes groupés par espèces poussent leurs cris rauques avant de s’élancer en escadrilles, dans des vols de reconnaissance. Parfois un écureuil cramponné au tronc d’un sapin jette un œil étonné autant que curieux sur le passant matinal venu troubler sa cueillette.
Comme tout marcheur qui se respecte, je me suis dégotté une branche en guise de canne, en dehors de l’image, l’intérêt est réel puisqu’elle équilibre le mouvement et facilite effectivement la marche, ce qui est aussi le cas de mon petit sac à dos qui ne me quitte jamais. C’est souvent durant ces marches, que je prépare mentalement mes futurs billets pour ce blog, que je cherche des sujets ou que me viennent des idées. Je note ces bribes de notes sur un bout de papier tout en flânant à l’affût des bêtes ou des plantes que je croise en chemin.
Si je n’étais pas un pur enfant des villes, je dirais que je retrouve mes racines. C’est faux bien entendu puisque j’ai été élevé sur le macadam, pourtant j’ai cette sensation profonde, qui remonte en moi quand je suis seul dans la nature, que tout est là, dans cette terre sous mes pas, à l’ombre de ces grands arbres protecteurs, au milieu de ces êtres vivants et souvent invisibles qui m’observent ou m’ignorent. La compagnie des hommes ne me manque pas, mais maintenant que j’ai goûté aux balades quotidiennes dans la nature, je sais que d’elles je ne pourrais plus me passer.