Après le président du Conseil constitutionnel, c'est au tour du président du groupe UMP à l'Assemblée nationale de prendre temporairement la tête de l'opposition en affirmant :"beaucoup d'entre nous se sont élevés contre l'idée qu'il puisse y avoir sur différents sujets des créations de taxes nouvelles ou des augmentations de taxes ou d'impôts".
Et Jean-François Copé d'enfoncer le clou : "autant nous sommes très favorables à soutenir à 1 000% le président et le gouvernement sur la mise en oeuvre de réformes structurelles, autant nous sommes résolument opposés à des augmentations de taxes ou des créations de taxes qui pourraient en tenir lieu". Ouf, il n'a pas fait de commentaires désobligeants sur la vie privée de Nicolas Sarkozy ; en ces temps difficiles pour l'Elysée c'est toujours ça de pris… Mais il a en revanche osé faire pire que cela en revendiquant, tel un vulgaire syndicaliste : "nous les députés, nous voulons être respectés sur la forme et entendus sur le fond". Même son de cloche du côté de Jean-Pierre Raffarin, farouche opposant au rapport Attali qu'il accuse même d'avoir fait "sa première victime, Jean-Pierre Gorges, le maire de Chartres", battu lors d'une législative partielle suite à l'invalidation de son élection pour "violation du Code électoral".
Sans surprise le Nouveau centre n'est pas en reste pour critiquer l'exécutif (vu comme ils on lâché François Bayrou, compter sur leur fiabilité est une faute politique majeure de la part de Nicolas Sarkozy…) par la voix de son porte-parole, François Sauvadet, qui explique : "nous avons demandé à M. Fillon, tout en apportant notre soutien à sa politique de réformes, de remettre en perspective l'action du gouvernement, qu'on l'insère davantage dans un projet global. Il faut bien expliquer aux Français la direction où l'on". En voilà une bonne idée !!!
Au milieu de cette contestation montante de la ligne sarkoziste, le carré des fidèles fait ce qu'il peut pour porter la parole présidentielle. Ainsi Patrick Devedjian, étonnamment absent de la curée anti-Jean-Louis Debré assure-t-il qu'à côté des enjeux locaux, la campagne des municipales doit apporter "des réponses nationales aux questions nationales, portées par les responsables nationaux qui iront soutenir les candidats, en expliquant le changement qui est à l'œuvre". Une bien bonne idée au moment où le chef de l'Etat est en chute libre dans l'opinion. Et d'appuyer son propos par l'exemple : "dans les Hauts-de-Seine, département symbolique s'il en est, Jean-Pierre Schosteck a fait au contraire une campagne très politisée, et a été élu". C'est pas la peine d'être président du Conseil général du 92 pour connaître aussi mal son électorat : dans les Hauts-de-Seine, une chèvre portant un dossard UMP serait élue… Patrick Devedjian, plutôt que de se féliciter de cette petite victoire, ferait mieux de regarder la difficulté avec laquelle elle a été obtenue par rapport à juin 2007. Mais c'est vrai que regarder la vérité en face ferait tomber son argumentaire (sa dévotion aveugle ???) à la gloire de Nicolas Sarkozy.
Enfin preuve que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes dans la majorité, le secrétaire général de l'UMP insiste sur la nécessité de "faire preuve de pédagogie, et, plus que jamais, de cohésion, de la base au sommet de l'édifice. Le président de la République en est d'ailleurs conscient, puisqu'il nous a demandé de réfléchir à la création d'une instance de coordination de la majorité". Une idée tellement bonne, que le NC l'a d'ores et déjà rejetée…