Opaque Records. 2011.
Sylvaine Hélary: flûtes, compositions, voix
Antonin Rayon: orgue Hammond
Emmanuel Scarpa: batterie
Aalam Wassef: voix (1,9)
divers invités précisés sur l'album
Textes de Virginia Woolf (1), Gherasim Lucas (3, 6)
Séduit par le concert de ce trio hyperbolicsisquadellimystic, j'ai aussitôt fait l'acquisition de cet album. Bien m'en a pris. Dieux, quel bel objet! Visuellement d'abord avec sa pochette lépidoptérienne et multicolore, ses textes de présentation de la musique et des musiciens sortant de l'ordinaire.
Une fois cette première étape franchie, il reste à découvrir la musique. Elle ne se trouve pas sur deezer. Je crains qu'elle ne passe pas à la radio non plus. J'espère être démenti. Cette musique est libre sans licence. La technique irréprochable de la flûtiste de conservatoire est mise au service d'une imagination débordante, d'une vitalité et d'une fraîcheur enfantine, d'un humour pataphysique, d'une poésie débridée. La citoyenne Sylvaine Hélary dirige cette utopie musicale avec précision, invention. Les hommes à ses côtés la propulsent énergiquement vers des ailleurs (6) admirables.
C'est parfois agaçant, parfois bouleversant comme le Quart d'heure de culture métaphysique (3) mais cela ne laisse jamais indifférent. Ce n'est pas de l'eau tiède en conserve stérilisée que cette musique là. Avant de dire que vous l'aimez ou que vous la détestez, essayez la. Cela vous sortira de la banalité sans prudence et sans violence.
Mes mots ne seront jamais à la démesure de cette musique. Tant mieux pour eux. Tant pis pour moi.
Le film ci-dessous date de 2009. La musique du trio de Sylvaine Hélary a évolué depuis, belle à vous donner le vertige (5)