Dans les 2 cas, l’excessif émoi soulevé par un évènement qui n’en mérite pas
tant, est révélateur d’une inquiétante dérive de notre société !
Comment comprendre que 2 milliards de personnes puissent avoir envie
d’assister au mariage d’un prince Anglais dont le seul mérite est d’être très
bien né !
Comment comprendre ce tintamarre médiatique mondial autour d’un évènement
qui ne devrait passionner que les britanniques et encore uniquement ceux qui
sont particulièrement attachés à leur traditions !
Comment comprendre cette comparaison grotesque avec un conte de fée évoquée
la larme à l’œil à longueur de pages ou d’antennes !
Comment comprendre que l’on puisse s’émerveiller en masse sur des festivités
d’un autre âge !
Comment comprendre tout cela, si ce n’est par un mal-être général qui
conduit les populations du monde entier à ne rêver que de mauvais pastiches de
Walt Disney et à ne s’enthousiasmer que pour la vie dorée de quelques uns comme
pour obtenir par procuration, une partie de leur artificiel bonheur !
Même si la mort de Ben Laden est en soi une bonne nouvelle, pour autant
mérite t’elle qu’on en fasse l’évènement du siècle à coup de journée spéciale
et d'évènement du siécle !
Tout le monde sait bien que la mort de Ben Laden ne changera strictement
rien au pouvoir de nuisance des terroristes du monde entier, même ceux qui se
réclament de la mouvance Al-Qaïda !
Cela fait longtemps que Ben Laden n’organise plus d’attentat ni directement
ni indirectement !
Faire de l’intervention télévisée d’Obama, la plus importante depuis le
début de l’histoire moderne des Etats-Unis ( cf. sur Europe 1) c’est pour le
moins tomber dans une emphase limite ridicule.
Même si on peut comprendre le soulagement des américains, traumatisés par
les attentats du 11 septembre, les scènes de liesse aux Etats-Unis n’en restent
pas moins inconvenantes dans un pays qui se dit à la pointe de la civilisation.
Cette hystérie indécente est choquante au même titre que peuvent être
choquantes toutes les scènes d'hystérie collective surtout lorsqu'elles visent
à célébrer un mort.
Et que dire d'un pays qui se veut le chantre de la démocratie dans le monde,
qui affirme sans fausse honte qu’il « s’agissait d'une opération destinée
à tuer». Le tuer pourquoi pas, mais quand on peut le ramener vivant (ils l'ont
ramené mort) difficile ensuite de se poser en modèle démocratique, donneur de
leçons au monde entier !
En conclusion, tout cela est pitoyable et comme Nicolas
je n’irai pas à l’enterrement de Ben Laden comme je n’aurais pas été au mariage
royal de machin et machine.