Du fait de sa position stratégique, la ville de Luxembourg est demeurée l'un des plus importants sites fortifiés d'Europe du XVIe siècle à 1867, date à laquelle ses fortifications ont été démantelées. Les défenses de la ville ont été renforcées à de multiples reprises, et elle passa d'une grande puissance européenne à une autre : les saints empereurs romains, la maison de Bourgogne, les Habsbourg, les rois de France et d'Espagne, enfin, les Prussiens. Jusqu'à leur démolition partielle, ses fortifications offraient un superbe exemple de l'histoire de l'architecture militaire telle qu'elle s'était développée au cours de plusieurs siècles.
La ville se trouve au croisement entre deux importantes routes romaines. En 963, Sigefroid, comte de la vallée de la Moselle, construisit un château sur le rocher du Bock, qu'il avait obtenu par échange avec l'abbé de Saint-Maximin de Trêves. Ses serviteurs et ses soldats s'établirent autour du château, et la ville moderne se développa à partir de la place du marché de ce premier village, le Vieux Marché.
La croissance urbaine fut telle, par la suite, qu'il devint nécessaire de construire une seconde enceinte à la fin du XIIe siècle, qui fut elle-même remplacée par une troisième enceinte, plus vaste, au XVe siècle. Au XVIe siècle, Luxembourg était devenu un site stratégique et militaire important. Ses fortifications furent constamment agrandies et améliorées, ce qui valut à la forteresse son titre de « Gibraltar du Nord ». Avec la signature du traité de Londres, en 1867, les puissances européennes décidèrent de la neutralité perpétuelle du grand-duché, de l'évacuation de la forteresse dans les trois mois et de la démolition de ses fortifications, ce qui transforma une sombre forteresse de quelque 180 ha en une ville ouverte.