Le monde a les yeux rivé sur les images nouvelles qui nous viennent des pays arabes. Des capitales s’y soulèvent, des tyrans y disparaissent, et des rebelles y prennent les armes. Depuis l’immolation par le feu d’un jeune tunisien à la mi-décembre, la chronique de ces terres proches ou lointaines est alimentée tous les jours par de nouveaux épisodes. Les commentaires saluent le « printemps arabe », la saison des révoltes dans une zone qui s’étend de l’Afrique du nord aux rives du Golfe. Les louanges ne tarissent pas pour ces peuples que les analystes voient avec surprise et satisfaction sortir de leur soumission et retrouver leur «
dignité ». Et pourtant, non loin de la Tunisie, ou de la Libye, et encore plus près de l’Egypte, le problème qui a provoqué des guerres, soulevé des passions, inspiré des actes de violence, de désespoir et de terrorisme, et a résist