EN MALHEUR
EN MALHEUR
Avoir d'la misère,
Comme si l'malheur
S'vit comme le bonheur.
Regardé mourir ses frères,
Voir combien les pleurs
De s'mère et de s'père,
Ça fait très mal au coeur,
Ça fait si mal au père,
Qu'même lui aussi en meurt.
Pour et'mère on lui a volé sa chair.
T'reste plus qu'ton caractère
Pour pas t'briser et t'foutre en l'air…
Comme tu vis tout l'temps
Toujours en malheur;
Tu t'dis qu'tu dois payer la dette
D'un d'tes descendants
Qu'avait pas la bonne tête
Ou qui faisait l'mauvais coeur
Dans sa vie de patachon,
Il devait s'la raconter trop s'con,
Y s'rendait sans doute pas compte
Qu'un jour faut payer son addition.
L'aïeul il devait pas avoir honte,
Pour pas s'briser et s'foutre en l'air…
Dans toute cette misère,
J'suis arrivé comme un cabochon,
Bébé à la tête dure, le p'tit coeur à l'envers,
J'ai pas voulu vivre le même enfer,
J'ai résisté, j'me suis même rebellé,
J'ai voulu faire ma tête ed'con,
Le diable a voulu que j'monte en enfer,
Parce que, j'crois pas en dieu,
Mais l'vieux m'a prouvé qu'il existait bien un lieu,
Bien mieux et différent de celui de l'enfer.
J'devais être de mauvaise humeur c'jour là,
Ou p't'être bien qu'javais pas signer en bas…
Quand s'foutu d'camion,
Est venu m'envoyer dans les étoiles,
J'étais foutrement bien dans mes poils ;
Libre, tranquille, heureux, léger comme l'air
Du temps qui passe dans vot'evie, sans en avoir l'air,
J'me suis réveillé presque deux mois après,
J'étais baba comme les quarante voleurs,
Coucher au lit avec mes quarante fractures,
Immobilisé mais toujours bien dans mes poils,
Y en avait moins, mais j'le sentais bien.
J'venais en conscience de changer d'vie,
A une autre femme, dans un autre pays, je veux offrir ma vie…
Georges Adrien PARADIS le 14 août 2010 Limoux à 23h40