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Paso Doble n°202 : Minuit, dans le Jardin du Bien et du Mal

Publié le 02 mai 2011 par Toreador

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Par Toréador | mai 2, 2011

A las cinco de la manana…

Qui donc était cet homme, égaré parmi nous ?

Etrange week-end que nous venons de vivre, avec le télescopage symbolique de la béatification de Jean-Paul II et de la mort d'Oussama Ben Laden le même 1er mai 2011. Le mot télescopage est à la fois mérité et usurpé, tant dans les deux cas, le choix de la date n'a pas uniquement procédé du hasard.

Comme l'ont signalé de nombreux observateurs du Vatican, le processus de béatification est autant spirituel que politique. Il permet à l'Eglise d'envoyer un message urbi et orbi, de donner en exemple ce qu'elle a produit de plus fort au cours des dernières décennies. La béatification est une sorte de mini-résurrection : elle fait plus que célébrer la mémoire d'un homme, elle lui confère une nouvelle vie. La preuve : le cercueil est sorti du tombeau, comme si on voulait marquer la puissance du miracle. Ce n'est pas anodin : l'Eglise aurait très bien pu prononcer la béatification en l'absence de corps, ou bien laisser la foule défiler dans la crypte, comme elle le fit après l'inhumation du pontife en avril 2005.

La joie sincère qui animait hier les pélerins de la place Saint-Pierre soulignait l'incroyable héritage laissé par ce Géant de Pologne. Jean-Paul II était un homme, conservateur, très conservateur, avec ses limites mais nul ne peut nier la force de son engagement au service de sa foi, ainsi que son rayonnement. Héritage de Vie, triomphe symbolique de la lumière du Christ sur la mort – voilà le message de ce 1er mai catholique. 

La culture de mort d'Al Quaida

Pendant qu'un homme sortait de son tombeau, l'Amérique d'Obama a également précipité dans la joie la mort de son alter-ego symbolique, le Lucifer de l'Amérique : Oussama Ben Laden

Là aussi, le choix de la date n'a pas été laissé au hasard : Obama a lui-même donné l'ordre d'intervenir. Pourquoi a-t-il choisi cette date-ci ? C'est un mystère. Sans doute par rapport à des contingences liées au Printemps arabe.

La foule américaine a dans tous les cas célébré, avec naïveté et donc avec un certain manque de retenue, la mort du symbole, comme avant les Croisés ont dû fêter la prise de Jérusalem. Al Quaida ou Al Qods (Jérusalem en arabe), là est la question.

Voilà qui devrait convaincre un peu plus les islamistes que l'Amérique ne cherche pas la justice, mais la vengeance, et que la guerre des Civilisations n'est pas un vain mot. Les rues de New-York et Washington font écho aux rues du Caire et de Tunis. Les gens sont descendus spontanément dans la rue pour célébrer la mort d'un homme, comme les Roumains l'auraient fait pour fêter le décès de Ceaucescu. Comme les arabes l'ont fait pour fêter le départ de leurs tyrans. Etrange : l'Amérique se réveillerait-elle de 10 années de joug despotique, celui d'un tyran mystérieux qui leur a volé le fruit de leur innocence ? 

Jean-Paul II, hérault du Bien, a quitté ce week-end son Tombeau, une semaine après Pâques, et a croisé Oussama Ben Laden, avatar du Mal. Si l'héritage du premier est déjà connu, le second, imam caché du sunnisme radical (même si théologiquement, je précise que cette phrase est un non-sens) reste à cerner.  L'image est trop forte pour que la psyché occidentale ne s'en émeuve. La question, toute politique désormais, qui subsiste est : la décapitation du "commandeur des croyants" symbolique de la galaxie Al Quaida marque-t-elle la fin de la menace terroriste ? Quel va être l'impact sur le Monde Arabe ? L'Histoire s'accélère.

Tags: Béatification, Ben-Laden, guerre des civilisations, Jean-Paul II, Obama, Oussama, Pâques, réflexions sur la vie et la mort, Saint Lazare, Vatican

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