Oussama Ben Laden a été tué dimanche dans une fusillade lors d’une opération conduite au Pakistan par les États-Unis.
Son corps est aux mains des Américains. Aucun Américain n’aurait été tué dans l’opération menée à Abbotabad, au nord d’Islamabad, la capitale pakistanaise. Un fils adulte de Ben Laden ainsi que deux autres adultes ont péri également dans le raid. Le département d’Etat américain a averti contre un risque accru de violences anti-américaines après la mort d’Oussama ben Laden et diffusé une alerte aux voyageurs américains.
Obama a rappelé qu’il avait fait, dès son arrivée à la Maison blanche en janvier 2009, de la capture ou de la mort de Ben Laden une priorité majeure dans la lutte antiterroriste. Il a indiqué que la piste qui s’est révélée être la bonne était apparue en août dernier. Il a ajouté qu’il avait autorisé vendredi matin l’opération visant à tuer Ben Laden. L’opinion publique américaine souligne que l’opération qui a abouti à la disparition du terroriste saoudien est le résultat du professionnalisme des forces armées du pays. Même si la mort de ben Laden ne clôt pas la menace posée par Al-Qaida et ses affiliés, il s’agit d’une étape importante pour les familles de ceux qui ont été victime du 11 septembre 2001 et d’autres attentats perpétrés par Al-Qaida.
Quelle leçon en tirer ?
La nature de l’opération qui s’est clôturée hier ressemble à certaines opérations antérieures qui ont abouti à la capture d’autres figures-clefs du 11 septembre comme Khalid Sheik Mohammed et Ramzi Binalshibh. Cela démontre que certaines techniques de lutte contre le terrorisme sont plus efficaces que d’autres et qu’elles ne reposent pas sur la présence de dizaines de milliers de soldats stationnés indéfiniment dans un pays lointain (rappel : les forces militaires françaises et américaines sont toujours en guerre en Afghanistan, depuis 2001, soit depuis 10 ans – ben Laden a été trouvé et tué au Pakistan).
La capacité de nuisance d’Al-Qaida s’est très fortement dégradée ces dernières années et pourtant les pays de la coalition continuent de consacrer des dizaines de milliards de dollars à la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes.
Il faut espérer que ce dernier développement contribue à faire évoluer la stratégie antiterroriste des États-Unis et de ses alliés (notamment la France) afin qu’ils évitent de poursuivre une politique anti-terroriste coûteuse et contre-productive, et que, à l’avenir, il soit plus facile de trouver un équilibre entre nos efforts pour sauvegarder la sécurité des citoyens contre le terrorisme et la nécessité de préserver nos droits essentiels et nos libertés.