On connaissait déjà les réfugiés politiques. Puis sont apparrus les réfugiés climatiques, contraints à l'exil pour cause de sécheresse, d'inondation, ou de montée des eaux. Le phénomène est tellement prévisible que certains ont déjà créé des cartes interactives simulant l'augmentation du niveau des mers du monde. Mais la crise japonaise de Fukushima vient de mettre à jour un nouveau phénomène, celui des réfugiés atomiques.
Aujourd'hui, ce sont déjà des dizaines de milliers de personnes de la préfecture de Fukushima qui ont été contraintes à l'exil. Ceux qui vivaient dans un rayon de 20 km de la centrale, doivent être en possession d'un certificat de non-radiation, ou subir un test de radiation. Montrer ce certificat de non-radiation est devenu indispensable pour être accepté dans un des centres d'évacuation. Ces réfugiés atomiques font peur dans l'ensemble du pays, et ce certificat pourrait aussi rassurer ceux qui entrent en contact avec eux (du moins c'est ce que dit le gouvernement).
On estime aujourd'hui que des habitants des régions voisines immédiates pourraient également être contraints à quitter leur territoire pour raisons de sécurité. Si le rayon d'exclusion passait de 20 à 30 Km, c'est prés d'1,5 millions de personnes pourraient être concernées... dans un premier temps. Car si on considère qu'au moment de l'explosion le gouvernement américain a demandé à ses ressortissants de quitter la zone sur un rayon de 80 Km de la centrale nucléaire, le gouvernement japonais pourrait se mettre à demander à tous ses habitants de quitter la même superficie, celà reviendrait à 5 millions de réfugiés atomiques.
Messieurs du Haut Commissariat des Réfugiés des Nations Unies, vous allez devoir vous pencher sur la création d'un nouveau statut... Et sachant qu'il existe 442 réacteurs nucléaires dans le monde, (dont certains en état avancé de délabrement), il se pourrait aussi que ce statut soit nécessaire avant longtemps. Il se pourrait même que les prochains réfugiés climatiques fassent comme les nuages radioactifs, et qu'ils traversent les frontières eux aussi. Comment réagiront les pays frontaliers? Quelles mesure appliquer pour mesurer, de manière harmonisée la radioactivité des individus? Si ca devait arriver, c'est peut-être l'OMS qui sera concernée... Un chose est sure, le phénomène des réfugiés atomiques ne fait que commencer.