"Rien ne sert d'avoir une carte de donneur si le médecin n'a pas de carte de preneur." commentait-on sur un message précédent de ce blog. Très juste.
Du coup, on est encouragés de lire une très jolie étude dans le British Medical Journal il y a quelques temps, qui devrait faire dresser l'oreille aux personnes intéressées par la transplantation d'organes. En Espagne, oui, un pays déjà connu pour avoir un nombre important de donneurs d'organes, on a augmenté le don de 15% en distribuant un guide de bonnes pratiques aux médecins. C'est un très beau résultat. Surtout quand on sait qu'en Espagne le point de départ est déjà l'un des taux de don les plus élevés d'Europe. Mais bien sûr c'est vrai: être systématique dans la reconnaissance des personnes qui décèdent dans des conditions permettant le don d'organe, savoir dans quelles conditions on peut (ou non) devenir donneur d'organes, et expliquer correctement la demande de don aux proches des personnes décédées, et bien ça s'apprend.
A encourager donc également, des événements comme la conférence donnée par Franz Immer de Swisstransplant à Genève, et qui est disponible en ligne ici. Elle vaut le détour. Pas besoin de vivre ou de travailler en Suisse pour y apprendre quelque chose. Au passage néanmoins, une série d'informations plus pertinentes dans notre pays. Une solution se profile pour les frontaliers candidats à la greffe. Tant mieux. Les exclure était une lacune importante. Et nos cartes de donneurs vont bientôt comporter le choix de permettre des mesures de maintien des organes. C'est un pas important pour permettre que des personnes décédées par arrêt cardiaque puissent devenir donneurs d'organes si elles le souhaitaient de leur vivant.
Reste à voir si l'on profitera pour changer l'intitulé général de nos cartes de donneurs. Car où ailleurs ces cartes comportent-elles la mention 'Déclaration pour ou contre le prélèvement d'organes (...)'? Très très neutre, dira-t-on. Mais en Suisse, c'est vrai, il semble que la neutralité on l'aime parfois sans mesure...