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Par Toréador | mai 1, 2011
Nicolas Sarkozy, comme Jésus, a des disciples : lui qui pillait allègrement le patrimoine socialiste en invoquant Jaurès a désormais, parmi ses plus féroces opposants, des admirateurs anonymes. C'est ainsi François Hollande a ainsi été épinglé par le Petit Journal pour son discours sur "le Rêve Français". En l'écoutant, j'ai été surpris par son instante référence à la Résistance, et surtout au Conseil National de Résistance, c'est à dire à l'organe exécutif créé par de Gaulle pour coordonner les FFI, qui lui permit d'asseoir sa légitimité face aux Américains. Il est vrai que Mitterrand sur ce point prenait garde à ne pas trop s'attarder sur ses crédits…
En face, c'est Marine Le Pen qui a opposé "le Rêve" au "Printemps", et qui a elle-aussi cherché à brouiller ses références traditionnelles : moins de Jeanne d'Arc, et plus de références d'ici ou là : "Je m'inscris dans les combats historiques pour la liberté, les combats de millions d'anonymes qui sont tombés pour elle, de Bouvines au chemin des Dames, les combats des grands destins républicains, de Victor Schoelcher à Charles de Gaulle." Rien que ça… Sans doute pour oublier que l'extrême-droite salua l'arrivée de Pétain et sa Révolution Nationale comme une "Divine Surprise"
Les électeurs aurait tort de juger nos canards à leurs amis et à leurs références. Judas avait d'excellentes références…
Tags: discours, François Hollande, Marine Le Pen, Nicolas-Sarkozy, plagiat, référencesSujets: Banderille, Toréador critique la Droite, Toréador critique la Gauche | 2 Comments »
2 réponses “Banderille n°363 : Vos ancêtres les gaulois”
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Killcow Says:
mai 1st, 2011 at 23:06Dans un contexte de redéfinition structurelle du clivage gauche-droite, n'est-il pas normal que les forces politiques diversifient leurs références en allant chercher en-dehors de ce qui a été la gauche et de ce qui a été la droite – ou l'extrême-droite ?
Et puis s'approprier "le rêve français", la lutte pour la liberté, les belles valeurs françaises, ce n'est pas non plus très clivant. C'est comme si on disait que le bonheur est de gauche et que, donc, la droite doit défendre le malheur. -
Toréador Says:
mai 1st, 2011 at 23:53Pour moi cela s’appelle du braconnage. Cela montre surtout que l’ideologie n’a plus sa place : invoquer bouvines et schoelcher dans la meme phrase, cela ne rime à rien. C’est le coté « musée de l’histoire francaise » où on célèbre une france syncrétique idealisée. Tant pis si bouvines est une guerre avec les anglais et les dardanelles une bataille à leurs cotés, tout ca, au fond, c’est la même chose, hein ?
Chacun fait son supermarché, choisissant la face éclairée. Qui va réclamer les guerres de religion, les massacres de la terreur ou la collaboration de vichy ? L’histoire à la carte, c’est tellement plus confortable…