Une victoire pour Gremetz
Article paru dans le Courrier Picard
"Le député de la Somme, Maxime Gremetz, poursuivi pour violences envers l'élu creillois Gilles Seguin, a été relaxé hier au bénéfice du doute.
« Je n'ai exercé aucune violence», s'est défendu Maxime Gremetz devant le tribunal de Paris hier. Le député de la Somme répondait de violences envers Gilles Seguin, lui aussi ancien conseiller régional, le 28 avril2008. Il avait porté plainte contre Maxime Gremetz, également membre du conseil régional à cette époque, en l'accusant de l'avoir «violemment jeté à terre.»
Gilles Seguin, qui souffre d'insuffisance respiratoire, avait perdu l'équilibre et était tombé à terre sur le dos. Sur une vidéo prise par le collaborateur d'un élu, on peut voir Maxime Gremetz donner un léger coup de coude en direction de Gilles Seguin, qui s'était écroulé ensuite.
Vidéo amateur tournée le jour des faits dans l'hémicycle régional«Je n'ai pas vu partir le coup et je me suis retrouvé par terre », a déclaré M. Seguin, selon lequel «Maxime Gremetz est toujours dans la gesticulation et la provocation». Et s'il ne peut dire que M. Gremetz ait eu «l'intention de (le) faire tomber», il n'y a en revanche pour lui aucun doute : sa chute est «absolument» due au coup reçu.
«Je parle avec les mains»
«Il y a une cause à la chute de M. Seguin, cette cause c'est M. Gremetz», a fait valoir l'avocat du plaignant, Me Bertrand Savreux. P our lui, «il y a des limites à ne pas franchir, en particulier quand on a des responsabilités politiques».
«Je parle avec les mains, sans doute l'ai-je touché avec les mains, mais un coup de coude, non. C'est impossible. Je ne l'ai pas volontairement agressé », a déclaré M. Gremetz.
«Maxime Gremetz n'a jamais été poursuivi dans le cadre de violences volontaires, ne l'installons pas dans le rôle d'agresseur», a plaidé son avocat, Me Patrick Maisonneuve, en insistant sur «le doute» quant à la réalité des coups. Au cours de l'audience, M. Seguin a admis ne jamais avoir eu de souci avec M. Gremetz. « Il est...», a-t-il commencé en cherchant ses mots « ... tonique», a terminé M. Gremetz.
Le Parquet avait requis une peine de 1 à 2 mois d'emprisonnement avec sursis et une amende de principe. Le député de la Somme a finalement été relaxé.
En mai2010, le président PS du conseil régional de Picardie, Claude Gewerc, avait été condamné pour diffamation pour avoir brocardé, dans la presse, le comportement de Maxime Gremetz lors de l'incident.
Visiblement soulagé, M. Gremetz s'est dit «très satisfait». Interrogé pour savoir s'il s'engageait à l'avenir à être «moins tonique », il a affirmé: «Non, on ne me changera pas et je ne veux pas changer, je parle avec mes tripes».
M. Gremetz, 70 ans, coutumier des coups de sang, a récemment été exclu du groupe communiste et exclu temporairement de l'Assemblée nationale après un esclandre dans l'enceinte du Palais-Bourbon.
Mais le bouillant député a saisi la justice contre cette sanction exceptionnelle au Parlement. L'audience est prévue le 6juillet."
Mon commentaire : J'ai eu l'occasion de travailler avec Maxime Gremetz. C'est une forte personnalité, un homme de conviction
mais l'acharnement que certains exercent contre lui en devient ridicule. Rares sont les députés de sa trempe, un vrai combattant qui ne se dégonfle pas face aux multiples pressions exercées sur
ceux qui luttent. On peut ne pas apprécier le caractère frondeur de Maxime, mais pour avoir eu le plaisr de mener une campagne électorale avec lui j'ai pu constater qu'il n'en est pas moins
humain, au contraire. Oui, notre pays a besoin de députés comme lui, il n'a pas peur de se lever tôt pour aller voir ses camarades ouvriers à l'usine, il a toujours un mot gentil pour ceux qui
souffrent, il se révolte contre les injustices et agit avec détermination. Un seul député ouvrier à l'Assemblée nationale, c'est lui. Alors que vienne vite le temps où des centaines de
parlementaires frondeurs comme lui seront capables de tenir tête aux puissants et la France ne s'en portera pas plus mal !