L’OFCE, Observatoire français de conjonctures économiques
vient de publier une revue spéciale consacrée aux
« Les Finances Publiques dans la Crise »
Cette revue a l’intérêt de présenter d’autres points de vue en ce qui concerne la nature, les causes et les conséquences des politiques budgétaires expansionnistes et de la forte hausse de l’endettement public ces dernières années.
A rebours de l’alarmisme ambiant, les économistes de l’OFCE nous rappellent certaines analyses théoriques et quelques résultats empirique qui devraient nous conduire à nuancer les propos souvent entendus su la faillite annoncée de la France et d’autres Etats, sur la nécessité de mener des politiques de réduction des déficits budgétaires et de la dette publique pour mettre un terme à la crise des dettes souveraines dans la zone euro alors même que le retour de la croissance dont on espère qu’il permettra de récure ces déficits est loin d’être acquis.
Des contributions que je suis en train de lire et que je recommande vivement à tous ceux qui ont un avis définitif sur la crise des finances publiques, les causes, les conséquences, …
Cette revue rassemble la plupart des communications qui ont été présentées et discutées aux journées d’étude del’OFCE, des 27 et 28 mai 2010 : « Les finances publiques dans la crise ». Quatre thèmes ont été abordés.
Les politiques budgétaires dans la crise
Dettes publiques et soutenabilité des finances publiques
Faut-il des règles de politiques budgétaires ?
Des questions structurelles
Extrait :
« La crise bancaire et financière de 2007-2009 s’est progressivement transformée en crise des dettes publiques. Dans tous les pays de l’OCDE, la crise financière a profondément creusé les déficits publics puisque les Etats ont dû venir au secours des institutions financières défaillantes, ont dû soutenir l’activité par des mesures de baisses d’impôt et de hausse de dépenses publiques et surtout ont enregistré de fortes baisses des recettes fiscales et des hausses d’indemnisation du chômage en raison de la chute de l’activité et, dans certains pays, de l’effondrement des bulles financières et immobilières. Pour l’ensemble des pays de l’OCDE, le déficit public est passé de 1,2 % du PIB en 2007 à 7,9 % en 2009 ; la dette publique nette est passé de 38 % du PIB en 2007 à 58 % en 2010 (la dette brute passant de 73 % à 97 %).
Au plus profond de la crise, en 2009, la nécessité de politiques budgétaires expansionnistes avait fait l’unanimité.
Début 2011, deux points de vue s’affrontent parmi les hommes politiques, les administrations nationales ou internationales, les économistes.
Pour les uns, la priorité absolue doit être maintenant de réduire les déficits et les dettes publics. Cette réduction doit principalement s’effectuer par la baisse des dépenses publiques car la hausse des impôts serait nuisible aux incitations à travailler, à épargner et à investir. Il faut se donner l’objectif de ramener les dettes publiques en dessous de leurs niveaux d’avant la crise. Sinon, celles-ci pèseront sur l’activité en induisant des taux d’intérêt élevé et une baisse de la consommation (par effet Barro-Ricardo).
Pour les autres, les déficits publics ne sont pas responsables de la crise financière ; des politiques budgétaires restrictives en période de récession ne feraient que retarder, ou même compromettre la reprise. Il faut s’attaquer aux causes de la crise (les dérèglements financiers, les stratégies mercantilistes de certains pays, la croissance des inégalités) et non aux remèdes. La hausse de la dette publique est désirée puisque les entreprises veulent se désendetter et les ménages veulent reconstituer leur richesse. (…) »
Juste une petite remarque pour l’instant car je reviendrai sur ces débats dans les mois qui viennent.
Cette dichotomie en préambule me gêne un peu dans la mesure ou elle est d’une part simplificatrice et d’autre part, je n’ai jamais entendu quiconque dire que les déficits publics sont responsables de la crise financière.
J’ai juste entendu dire que l’accumulation de déficits publics pendant des décennies et le gonflement des dettes publiques accru par la crise financière nous conduisait à des situations insoutenables.
Donc, le creusement des déficits publics et la hausse rapide des taux d’’endettment public sont bien des conséquences de la crise financière qui a débuté en 2007, et non une cause.
Voici le sommaire détaillé de cette revue, que vous devez lire pour avoir un avis plus complet sur ce débat majeur !
Présentation
Henri Sterdyniak
DOSSIER I : Les politiques budgétaires dans la crise
Finances publiques, sorties de crise…
Catherine Mathieu et Henri Sterdyniak
Petit précis de politique budgétaire par tous les temps
Les multiplicateurs budgétaires au cours du cycle
Jérôme Creel, Éric Heyer et Mathieu Plane
Impact de la crise sur la croissance potentielle
Une approche par les modèles à composantes inobservables
Mabrouk Chetouane, Matthieu Lemoine et Marie-Elisabeth de la Serve
Commentaires sur l’article : « Impact de la crise sur la croissance potentielle »
Gérard Cornilleau et Henri Sterdyniak
Réponses des auteurs aux commentaires
Mabrouk Chetouane, Matthieu Lemoine et Marie-Elisabeth de la Serve
DOSSIER II : Dettes publiques et soutenabilité des finances publiques
Réductions d'impôts et dette publique en France
Muriel Pucci et Bruno Tinel
Les politiques budgétaires sont-elles contra-cycliques dans la zone euro ?
Florence Huart
Un excès de dette publique handicape-t-il réellement la croissance ?
Yeva S. Nersisyan et L. Randall Wray
Solidarité intergénérationnelle et dette publique
Xavier Timbeau
Le second ordre de la politique économique
Pierre Villa
DOSSIER III : Faut-il des règles de politiques budgétaires ?
Vers une agence européenne de la dette ?
Laurent Daniel et Pavel Diev
Un nouveau dispositif d’assainissement budgétaire en Europe
Peter Bofinger et Stefan Ried
Crise et les règles françaises de gouvernance des finances publiques
Benoît Chevauchez
Le site de l’OFCE http://www.ofce.sciences-po.fr/
A consulter
« Rigueur ou relance » par Le cercle Turgot , Débat sur la Dette Publique
« La France en faillite ? » un livre de Philippe HERLIN
« Tous ruinés dans dix ans ? Dette publique : la dernière chance » par Jacques ATTALI