Écrit par afrik.com
Dimanche, 01 Mai 2011 09:25
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Thomas Nkono. L'international camerounais a marqué les esprits, au risque d'étonner une Europe dans
laquelle jamais aucun footballeur noir n'avait occupé un poste de gardien de but. Déjà, au Cameroun, Tommie domine le championnat et aligne les titres. Le gardien de but est d'ailleurs le premier à ce poste à être désigné meilleur joueur du continent en 1980. Malgré une époque où l'Afrique n'était pas un terrain de chasse adulé par les clubs européens, il était inévitable que Nkono, Ballon d'Or africain en 1979 et en 1982, y soit une révélation. Et c'est l'Espanyol de Barcelone qui s'y colle.
Mais avant de rejoindre l'Europe, Nkono brille. Avec le légendaire Canon de Yaoundé, il dans sur le Cameroun (5 titres de champions 1974, 1977, 1979, 1980 et 1982) et l'Afrique (deux Ligue des Champions 1978 et 1980). Mais le continent est trop étroit pour son talent. L'arrivée de Nkono à l'Espanyol est un événement. Le deuxième club de Barcelone est le premier en Europe à engager un gardien de but noir. Ainsi, en 1982, il met fin au mythe selon lesquels les gardiens africains seraient incapables de réussir au plus haut niveau.
C'est le début d'une envolée fulgurante pour le gardien camerounais. Mais contre toute attente, en 1987, l'Espanyol manque un coup retentissant. Et pas n'importe lequel, celui de la finale de la Coupe d'Europe. Après avoir éliminé les Allemands de Borussia Mönchengladbach (1-0, 4-1), les Tchécoslovaques de FC Vitkovice (2-0, 0-0) et les Belges de FC Bruges (0-2, 3-0), l'Espanyol manque sa finale face au Bayer Leverkusen (3-3). Le portier camerounais s'incline aux tirs au but. Pour Nkono, les rêves d'une Coupe européenne s'envolent. "C'est un événement marquant de ma carrière, pas tant sur le plan personnel, mais surtout car cette déception a freiné la progression du club, alors en pleine phase ascendante", explique-t-il après coup sur le site de la FIFA. Après avoir monnayé son talent dans d'obscurs clubs de seconde zone en Espagne, Nkono file se finir en Amérique du Sud, où il décroche tout de même deux titres de champion de Bolivie avec Bolívar La Paz (1996, 1997).
Une arrivée en fanfare
Mais Thomas Nkono, c'est aussi le Cameroun. Après une Coupe du monde 1982 étincellante où, nommé capitaine, il se révèle aux yeux du monde avec les Lions Indomptables, le natif de Dizangué prend le numéro un devant les légendes Joseph-Antoine Bell et Jacques Songo'o. En 1990, le Cameroun atteint les quarts de finale lors de la Coupe du monde en Italie. C'est le coup de tête de François Omam-Biyik contre l'Argentine, les buts de Roger Milla contre la Colombie et les arrêts de Thomas Nkono... Mais la belle histoire s'arrête le 1er juillet à Naples quand Gary Lineker bénéficie de deux penalties pour battre Nkono et des Camerounais euphoriques (2-3). Les lauriers sont pour Milla, mais aussi pour ce gardien dont la classe séduit un jeune Italien : Gianluigi Buffon. Le gardien de but international italien a même nommé son fils... Thomas."À mon fils, le prénom de mon idole N'kono. Ce fils lui est dédié. Au mondial 90, j'étais un tifoso inconditionnel des Lions Indomptables. Thomas Nkono me fascinait. Ma passion pour le Cameroun découle de ce fait. Le Camerounais avait une façon exceptionnelle d'interpréter le rôle de gardien de buts qu'à la fin, il ne pouvait m'être que sympathique. D'ailleurs, souligne-t-il, Nkono a changé le cours de ma carrière et forcément de ma vie. De milieu de terrain, je suis devenu portier afin de suivre les traces de mon idole".
Décembre 1997, fin de parcours pour le gardien. L'équipe nationale lui ouvre encore ses portes. Il entraîne les gardiens de but de l'Espanyol et est membre du staff des Lions Indomptables du Cameroun. C'est d'ailleurs lui qui est à l'origine de la venue de Carlos Idriss Kameni, actuel numéro 1 camerounais, chez les Perruches de l'Espanyol. A 55 ans, le double Ballon d'Or africain a marqué l'histoire d'un poste qu'il a révolutionné avec un jeu à l'instinct, comme il le définit lui-même. "Je jouais selon l'inspiration", assure-t-il.