Editrice à Paris de Silvia Avallone, Liana Levi est si lasse de la " contemplation de soi " de la littérature française qu'elle fait son marché en Italie. Elle en rapporte des livres consistants, en prise avec la réalité sociale. En janvier, elle publiait Dans la mer il y a des crocodiles, l'histoire vraie d'Enaiat, jeune Hazara fuyant l'Afghanistan, racontée par Fabio Geda, éducateur de formation. Ces jours-ci, elle propose D'acier. Début 2012, elle aura traduit Canale Mussolini, d'Antonio Pennacchi, chronique d'une famille - celle de l'auteur - expulsée des marais Pontins par le Duce. Ce livre a remporté le prix Strega, juste devant... D'acier.
" L'Italie est précurseur, dans le bien et dans le mal. En littérature et en politique : regardez le fascisme... ", insiste Liana Levi. Le directeur de la revue italienne MicroMega, Paolo Flores d'Arcais, partage cette conviction. Le berlusconisme, " destruction de la démocratie libérale [...] à l'époque de la domination de l'image, de la mondialisation des marchandises et de la démesure dans la manipulation de la vérité ", risque de servir d' "éclaireur aux autres démocraties de l'Occident ", pronostique-t-il dans un article passionnant du Débat(Gallimard).
Source : http://www.lexpress.fr/culture/livre/la-toscane-maudite-du-proletariat_986763.html