Des conditions d'élevage rationnelles.

Par Selectionsavicoles

DES CONDITIONS D'ÉLEVAGE RATIONNELLES

En possession de reproducteurs de qualité, l'éleveur doit, pour s'assurer les meilleurs résultats d'élevage, s'attacher à procurer à ses lapins des conditions de vie pleinement satisfaisantes.

Pour y parvenir, il lui faut tout d'abord bien loger ses animaux, c'est-à-dire leur réserver, en fonction de leurs besoins, un clapier bien concu et des cases ou des cages suffisamment spacieuses, saines bien aérées et bien éclairées.

Il importe en effet, non seulement de les protéger contre les agressions diverses (pluie, vent, courant d'air, excès de chaleur ou de froid etc... ) mais de créer un milieu ambiant (température, éclairage, etc... ) favorisant avec leur santé et leur vigueur, leur productivité.

Évidemment, seul un bâtiment d'élevage bien étudié apparaît susceptible de remplir pleinement ces conditions. En effet, en lapinière d'élevage la prolongation du temps d'éclairage par utilisation de la lumière artificielle permet, dans une certaine mesure, de maintenir, pendant la période de l'année aux jours courts, le besoin de procréation des lapines.

LA NOURRITURE

Dans la recherche d'une productivité intensive, il importe naturellement de considérer avec énormément d'attention, le problème de l'alimentation.

Une investigation complète sur l'alimentation exigerait bien sûr, à la fois une étude de l'alimentation traditionnelle qui tient encore une place importante, et l'alimentation plus rationnelle, à base de granulés.

Cependant, nous nous bornerons, aujourd'hui, à examiner la seconde formule qui se révèle la mieux adaptée à l'élevage intensif.

Cette méthode d'alimentation à base d'aliments composés équilibrés, très énergétiques et riches en calories, apparaît en effet la plus simple, la plus rapide pour les distributions, et en définitive, la plus économique, malgré son prix plus élevé.

C'est qu'une alimentation rationnelle et bien équilibrée est aussi plus efficace et toujours plus rentable.

En premier lieu, l'organisme de la femelle ainsi nourrie sera non seulement, en principe, plus vigoureux et plus sain, mais aussi bien pourvu, notamment, en azote, en vitamines, et en sels minéraux.

L'animal éprouvera donc tout naturellement le besoin de copuler, et se trouvera à l'issue de la saillie, généralement fécondé.

Il faut ajouter, qu'en hiver, la résistance au froid, se trouve véritablement renforcée, par cette alimentation de qualité. Les lapereaux eux-mêmes, si sensibles au froid et si vulnérables aux intempéries, qui ont tant besoin d'une alimentation bien nantie en protéines, en hydrates de carbone et en minéraux pour supporter cette période difficile, trouvent heureusement ces éléments dans l'aliment composé.

La ration de granulés doit nécessairement être complétée par un apport de lest (paille, foin) et de l'eau fraîche et pure, à volonté. A ce régime de base, on ajoutera une ou deux fois par semaine quelques carottes, ou quelques feuilles de choux qui facilitent l'assimilation des principes azotés et minéraux grâce à un apport précieux de vitamines naturelles.

Il importe également de considérer que la ration alimentaire convenant à un animal, est fonction de ses besoins nutritifs, (entretien production) et de ses besoins en éléments protéinés.

En résumé, les quantités de granulés à distribuer journellement varient selon la formule de l'aliment, la race de lapins traités, l'âge, l'état et la destination des sujets : 100 à 150 grammes par lapereau ; 150 à 230 grammes par femelle gestante ; 250 à 400 grammes de la mise-bas à 3 semaines ; 450 à 900 grammes par femelle allaitante et sa portée de 6 à 8 semaines, ceci pour des races moyennes.

LE RYTHME DE REPRODUCTION

La recherche d'une plus grande productivité portant notamment sur une augmentation du nombre de portées dans un temps donné, un accroissement du nombre de lapereaux nés - et élevés - par portée et la rapidité de croissance des lapereaux est particulièrement bénéfique sur le plan économique.

En effet, l'amortissement d'une mère et de sa nourriture (décomptée au sade « entretien») est plus élevé par lapereau, si ceux-ci sont moins nombreux. De même, l'amortissement du matériel des bâtiments, des installations et de la main-d'oeuvre se trouve allégé s'il est réparti sur une production plus importante de lapereaux.

De plus, du point de vue zootechnique, on remarque qu'une production insuffisante comportant des gestations trop espacées, des lactations prolongées, et souvent, en contre-partie une nourriture pauvre, est généralement néfaste à l'état de santé de la femelle et qui subit une sorte de flétrissement et de vieillissement précoces.

Il importe donc que les lapines utilisent à plein leur potentiel de reproduction. Le cuniculiculteur à la recherche d'un légitime profit a donc intérêt à opter, même en élevage familial, pour la reproduction intensive.

Cependant, ce rythme de reproduction, le seul vraiment en élevage cunicole, n'est guère possible qu'avec des animaux rigoureusement sélectionnés en vue d'une production intensive et, profitant de soins éclairés dans les domaines de l'hygiène de l'alimentation et de la conduite de l'élevage.

Ces conditions étant remplies, les reproductrices doivent être soumises à un rythme de reproduction quasi continu. Dans cette optique, deux formules sont proposées

- Remise au mâle de la mère dans les heures suivant la mise-bas.

- Présentation au mâle 10 jours après la mise-bas.

En employant la première méthode, la saillie est facilitée, la femelle venant d'accoucher étant toujours en chaleur, et acceptant le mâle dès qu'elle lui est présentée. Par contre, le taux de fécondation est assez bas (50% environ).

Toutefois,l'état de gestation d'une femelle pouvant être déterminé aisément par la méthode de la palpation, dès le  10ème jour après la saillie, il suffit alors, de la présenter sur le champ au mâle. On se trouve ainsi tout naturellement reporté dans le second cas.