Bonne surprise donc que la prestation agréable de Tiger Lili en première partie du premier concert belge de Medi, mais passons maintenant au plat de résistance : the man himself.
Medi, je l'ai découvert en 2005 lors d'un séjour à Paris. Son album d'alors intitulé Medi & the Medicine Show trônait
en facing de la Fnac des Champs Elysées. Je fus immédiatement attiré par cette pochette blanche et ce visage qui laissaient augurer d'un style musical sorti tout droit des seventies. Il ne me
fallut pas plus de quelques minutes d'écoute avant de repartir avec le cd sous le bras.
Hélas, on ne peut que regretter le peu de retentissement médiatique qu'a eu cet album en Belgique.
Pourtant, il m'arrivait fréquemment de ressortir la galette en question ou de tenter de la faire découvrir à des amis lors de soirées d'écoute entre passionnés de rock. Et souvent avec
bonheur.
C'est donc avec une énorme satisfaction que j'accueillis la sortie dans les bacs du récent album intitulé You got me (moving).Pas d'erreur sur le produit
la Medi's touch est bien là.
Disque racé, groovy et nerveux le dernier opus de Medi mélangeant avec bonheur
rock, soul et folk laissait augurer de prestations scéniques flamboyantes.
Et en effet, le public présent ce soir à l' AB Club fut loin d'être déçu par la prestation du
globe-trotter niçois et, les absents, une fois de plus, ont eu tort.
21h00, Medi s'empare de la scène et pendant plus d'une heure il va y mettre littéralement le feu !
"The woman I used to love" tiré du dernier album ouvre le bal. Flanqué d'un band groovy à mort, un guitariste-claviériste,
un bassiste qui tue, un percussionniste et un batteur(son frangin), Medi semble évoluer on stage comme un poisson dans l'eau..
"Say the word"ralentit quelque peu le tempo mais la voix reste très soul et bourrée
d'émotion.
"You take the weight" voit Medi s'installer aux claviers. Multi- intrumentiste de talent (il fut le batteur de Charlie Winston et le guitariste d'Emilie Simon) l'homme excelle, tant avec une
guitare à la main que face à des claviers.
Retour à la guitare pour "I'm not giving up on you", titre pendant lequel le band monte encore en puissance et les jeunes femmes présentes dans la salle ne se tiennent plus. Ca et là, ça hurle,
ça se trémousse, ça danse, l'ombre de Stevie Wonder plane sur l'AB Club. Coté guitare on se prend à penser à Steve Cropper, à Ben Harper aussi et à Kravitz bien sûr.
"I know what you did " chante Medi.. raaah..le band explose de partout...c'est jouissif !
C'est une évidence ce gars là a des planches et se révèle être un redoutable performer.
Et les titres s'enchaînent, Medi passant d'un instrument à l'autre avec une facilité déconcertante.
"I Like a runaway" Bluffant !
Nous aurons ensuite droit à un titre incroyable , inédit sur album, le brûlant "Feed me" dédié à 2 nanas qui sont venues de Lille et dans lequel le band met la barre encore plus haut question
énergie. Funk en diable, hot, et irrésistible. Plus personne dans la salle n'a un poil de sec, on a même vu des paralytiques se lever de leurs chaises et danser, c'est tout dire.
Mais non je n'exagère pas ! Qu'est ce qui vous fait dire ça?
Outre ses influences soul incontestables la musique de Medi me fait parfois penser aussi à certains titres du grand Leon Russell, que les plus jeunes ne doivent sans doute pas connaître mais dont
l'oeuvre , soit dit en passant, vaut plus que la peine d'être découverte.
Suit l'ironique "Excuse my French" qui on stage prend une autre dimension et prépare la salle au single imparable "How would you do
it" matraqué sur les radios françaises.
"Bizarre me souffle Michel, pour moi c'est le moins bon titre de tout le show jusqu'à présent !"
Mouais..le plus commercial c'est certain, mais perso je le trouve très bien moi ce titre, le genre de morceau qui s'incruste dans vos méninges et que vous fredonnez plusieurs fois au cours d'une
journée.
Retour à la gratte acoustique pour "Goodbye" avant de regagner une première fois les coulisses.
"On vous remercie grandement Bruxelles ! " lance Medi.
Il est 21h50 et l'AB club en veut plus ! Les cris fusent de partout.
Il suffit d'un simple regard autour de soi pour comprendre que la salle a adoré.
En rappel, une version à couper le souffle de "Working day & night" nous est lancée en pâture avant le down tempo "Soon or later" qui permet à l'assistance de souffler un peu.
Les musiciens regagnent ensuite les coulisses laissant Medi seul nous jouer un dernier titre en acoustique "One of these days".Le public de l'AB n'est
toujours pas repus et c'est avec une cover d'Otis Redding que le band portera l'estocade finale laissant son public pantois mais heureux.
Medi, retenez ce nom, car s'il y a une justice en ce bas monde l' homme ne devrait pas tarder à faire parler de lui et devenir une référence soul scénique
incontournable.
De la bombe !