Pour bien commencer, non pas un mais THE logo...
« Mon cher père, si nous, les hommes, nous épousions les femmes que nous méritions, nous aurions la vie dure. »
Sir Robert Chiltern reçoit la visite de la mystérieuse Mrs Cheveley. Il est alors soumis à un terrible chantage qui transformera définitivement sa vie.
Oscar Wilde explique l'essence même de sa pièce en affirmant qu'elle traitait de « la différence qu'il y a entre la façon dont un homme aime une femme, et celle dont une femme aime un homme ; la passion qu'éprouvent les femmes à se fabriquer des idéaux (ce qui est leur faiblesse) et la faiblesse d'un homme qui n'ose pas montrer ses imperfections à l'être qu'il aime. De cette différence naît l'intrigue d'Un mari idéal. »*
Le décor est planté. Wilde joue à nouveau avec les masques et se fait une joie de déstructurer les institutions Brillante satyre, Un mari idéal est une bulle d'exquise légèreté. L'élégance de la langue démontre, à nouveau, tout le génie d'Oscar Wilde.
L'auteur remet en question et dévoile l'imposture du système qui nous est imposé de notre plein gré. La pièce est un jeu de miroirs où malentendus, cynisme et ironie tourbillonnent devant le lecteur éblouit.
Pascal Aquien, traducteur, le décrypte parfaitement « Lorsque l'on est un homme, qu'aime-t-on quand on aime ? se demande Wilde : ni l'autre ni soi-même, répond-il, mais seulement une image de l'autre plus ou moins patiemment construite, ainsi qu'une image de soi renvoyée par l'autre. »
Ainsi, lorsque les idéaux de droiture de Mrs Chiltern sont bouleversés, celle-ci n'hésitera pas à, non seulement se voiler la face, mais exiger que son mari lui fournissent le masque :
« Toute votre vie, vous avez été un être à part. Vous n'avez jamais laissé le monde vous souiller. Pour le monde, comme pour moi, vous avez toujours été un idéal. Oh, continuez à être cet idéal ! Ne gaspillez pas cet héritage grandiose, ne détruisez pas cette tour d'ivoire. »
« Votre vie a commencé par une escroquerie ! Vous avez bâti votre carrière sur le déshonneur ! Oh, dites mois que ce n'est pas vrai ! Mentez-moi ! Mentez-moi ! Dites-moi que ce n'est pas vrai! »
Sir Chiltern y répondra avec une telle justesse que le lecteur est en droit de se demander s'il ne représente pas Oscar Wilde en personne :
« Les femmes pensent qu'elles idéalisent les hommes. Mais elles ne font de nous que de fausses idoles. Vous-même, vous avez fait de moi une fausse idole, et je n'ai pas eu le courage de descendre de mon piédestal, de vous montrer mes blessures, de vous avouer mes faiblesses. »
« Ce ne sont pas les êtres parfaits mais les êtres imparfaits qui ont besoin d'amour. »
Cependant, le véritable héros de l'histoire est bel et bien Lord Goring. Symbole du dandy par excellence, ses mots sont des trésors d'impertinence :
« S'aimer soi-même, Phipps, est le début d'une histoire d'amour qui dure toute la vie ».
« Quel est le fauteuil le plus confortable ?
Celui-ci, père. C'est celui que je prends quand j'ai de la visite ».
« Comprenez-vous toujours vraiment ce que vous dites, monsieur ?
Oui, père, si j'écoute attentivement. »
La position de Wilde sur le genre est souvent contradictoire, tout est dans l'art du paradoxe:
« La vie d'un homme a plus de valeur que celle d'une femme. Elle a de plus grandes perspectives, une plus vaste envergure et de plus hautes ambitions. »
Une lecture qui me donne envie de relire encore et encore L'important d'être constant...
Flammarion, Édition bilingue avec dossier, 342 pages, 2004
Encore une pour la route...
«Quand les dieux veulent nous punir, ils exaucent nos prières.»
A consommer sans modération, la délicieuse adaptation au PARFAIT casting...
Rupert Everett EST Lord Goring !
Par Theoma - Publié dans : C'est classique ! - Communauté : Salon Lecture
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