LE PEINTRE
LE PEINTRE
Son regard se voile
Posé sur la toile,
Ses doigts qui planent
Sur l'esquisse flânent,
Soudain l'œuvre se dévoile
Angélique ou infernale...
Alors le pinceau survole,
Coure compose et s'envole
Comme un bel oiseau
Il sème ses clairs hauts
Ombrage ses obscurs
Fait vivre et mourir sa peinture...
Du corps descendu des nues
L'artiste le dénude et le vénère
De la misère noire des rues
De la tristesse rude et pure
Il les veloute d'une brume d'épure
Transgresse l'âme d'une guerre...
Il pose repose ses couleurs
Comme on compose un bouquet de fleurs
Caresse ses rouges ses bleus ses verts
En coups de vent comme la bannière
D'un étendard qui couvre la douleur
D'un tremblement de terre...
Ses pinceaux écorchent à vif
La peau des soldats morts ou vifs
Leur bouche écrie leur torpeur
Leurs mains cherchent la brûlure
Leur corps exclame les douleurs
La mort les touche au cœur...
Et puis d'une chaude couleur,
Il exulte une tendre douceur
En virevoltant sans froideur
D'un revers de brosse enrouler
Des blancs des jaunes éclairés
Pour ramener la lumière d'été...
Quand renaît le jour
Comme fleurit l'amour
Il manie la toile à corps
Avec tendresse l'épouse encore
Pour l'aimer tellement et si fort
Que le peintre en tombe mort...
Georges Adrien PARADIS le 03 Octobre 2007 à 12h00