ITALIE
Editions Robert Laffont, 2011
Un petit détour dans la littérature italienne contemporaine et...ça le vaut ! Niccolo Ammaniti qui a reçu le prestigieux Prix Strega pour son précédent roman Comme Dieu le veut est le maître de l'humour noir ; avec une ironie grinçante, il peint les travers de la société italienne d'aujourd'hui, gangrenée par le consumérisme et la médiatisation à outrance. Le tout agrémenté d'une langue rabelaisienne qui fait la part belle aux bons petits plats italiens....
Des romans qui jouent de la surenchère grotesque et qui ne sont pas sans rappeler l'américain Chuck Palahniuk.
Le point de départ : un magnat de l'immobilier romain qui donne une fête grandiose pour VIP dans la Villa Ada, qu'il a rachetée à la municipalité. Footballeurs, mannequins siliconés, journalistes, chanteurs, toute la "meute" est au rendez-vous. Deux prestigieux invités :
Fabrizio Ciba, l'écrivain vedette, auteur de best-seller et présentateur télé vedette, vient d'apprendre que le contrat chez son éditeur risque de ne pas être renouvelé. Il va profiter de cette fête pour démarcher de nouveaux sponsors....
Quant à Loretta, ex gothique devenue star du pop, elle clôturera la soirée ....
Et deux trois spécimens qui se sont introduits dans la prestigieuse villa clandestinement....Saverio Moneta, alias Mantas, et sa bande de la secte des Enragés d'Abaddon. Des satanistes dont le seul forfait a été de couvrir un pont de graffitis et de rater le sacrifice d'une jeune fille qui n'était finalement pas vierge !
Mais ce soir, Mantos (dans la vie, vendeur de meubles tyroliens, soumis à sa femme et à son beau-père tyranniques, a vraiment envie de devenir un héros sataniques. Ce soir, ils vont jouer les serveurs à la fête du siècle et tuer la belle Loretta, la star planétaire ! De quoi devenir des satanistes mythiques....
A partir de ce moment, tout devient une vaste fumisterie : le magnat de l'immobilier a organisé de multiples chasses dans son parc devenu zoo. Les satanistes vont devoir avoir affaire avec des tigres, des vautours et....
Je m'arrête là de peur de dévoiler le rebondissement final. Certains pourront peut-être trouver les ficelles trop grosses mais justement, tout joue sur l'outrance.
Un très bon moment de détente et d'analyse d'une société malade...