La page Blanche
La Page Blanche
Pensée du poète assassinée
L’inspiration reste scellée
L’élan est aveugle dans la rime
La feuille fait grise mine
Elle est page de la blancheur
Vide de ses mots du cœur
Son gouvernail se brise
Ballottée, elle part à la dérive
Elle voudrait bien l’aider
Se laisser maquiller d’un noir rimmel
Et d’une lettrine qui ensorcèle
Excès de Zèle
Il ne veut pas la peindre de graffitis
La raturer de ses noires larmes
Orage de Verbes au milieu de son âme
Restent prostrés, l’encre s’assèche
Page est dans l’hiver de sa tristesse
Écriture invisible, translucide
Inexorablement vide
Mots retombent en pluie
La poésie est en sursis
Au Midi de son crépuscule
Elle s’envole toute blanche
Sculptée à sa propre ressemblance
Dans un sursaut de désespoir
Demain elle ressortira de son tiroir
Là est bien son seul espoir
Elle à raison d’y croire
Une main l’abreuvera d’encre noire
Un poète la déposera sur son grimoire