Je sens encore sur ma joue le chemin que cette larme a parcouru à la première écoute de Black Music, premier album brûlé dans ses moindres plissures par la solaire mélancolie qui habite le trop méconnu songwriter Marc Anthony Thompson alias Chococlate Genius. On croyait d’ailleurs l’homme disparu à jamais sous les affres de son spleen depuis la sortie plus que discrète voilà déjà six ans de son troisème album Black Yankee Rock. C’est donc avec une émotion non dissimulée et un certain soulagement que nous avons appris l’année passée la sortie via No Format, label à l’ouïe fine et intransigeante, du très abouti Swansong. Il ne nous en fallait pas plus pour tenter d’approcher ce monstre de simplicité. C’est donc un verre de vin à la main, installés dans un salon où crépitaient doucement les braises rassurantes d’un feu de cheminée, que nous avons cherché à percer le mystère Chocolate Genius, ce dernier nous gratifiant au passage d’une session acoustique tout bonnement captivante composée de She Smiles, titre emblématique de son dernier album, et d’une reprise tout en sobriété de Factory de Martha Wainwright.