Rondo, drama japonais de 2006 : 11 épisodes de 40 min (dont un d'une heure trente) avec Choi Ji Woo (Stairway To Heaven), Takenouchi Yutaka <3 (je ne l'ai encore pas vu jouer ailleurs, il a pourtant une liste impressionnante de dramas à son actif), Shin Hyun Joon (Stairway To Heaven), Hayami Mokomichi (Zettai Kareshi)...
Le début de l'histoire (tiré de blabla-dramas) :
Kanayama Takumi est un policier infiltré dans le groupe mafieux "Shin-Ku". Son but : faire tomber l'organisation et venger la mort de son père, assassiné 24 ans plus tôt en Corée du Sud.
Choi Yuna est une coréenne qui débarque au Japon. Accompagnée de sa jeune soeur Yuni, toutes les deux espèrent retrouver la trace de leur père mystérieusement disparu, mais elles ne parlent pas un mot de japonais. Les deux soeurs décident d'ouvrir un restaurant coréen mais attirent rapidement l'attention de la mafia locale...
Parallèlement, Takumi et Yuna font connaissance au détour d'une rue et peu à peu une relation se noue malgré la barrière de la langue...
Mon avis: <3 <3 <3
A deux reprises, je me suis arrêtée à l'épisode 6 du drama, il y a un an et hier. Il faut avouer que la coupure se fait nette entre les deux parties du drama, une "époque" se termine, une autre commence, plus rude peut-être.
Le drama a le gros avantage, comme la majorité des dramas japonais, d'être court : 11 épisodes de 40 minutes sauf le 1er qui dure 1H30, histoire de mettre en place le contexte. La "première partie" se partage de manière équilibrée entre action et romance et nous arrache même quelques sourires (ce qui m'a surprise, vu que je classais d'emblée le drama dans la catégorie "policier/drame") La seconde quant à elle m'a bien sûr accrochée mais parut de plus en plus invraisemblable : autant de révélations et retournements de situation en 5 petits épisodes, un peut court...Cependant, ne vous méprenez pas : il s'agit d'un drama à la trame "classique" mais très bien réalisé, le soin apporté aux plans, prises de vue et à l'OST n'a rien à envier aux films d'action occidentaux. De l'action pour sûr, il y en a et les acteurs excellent dans leur rôle, à commencer par Takenouchi Yutaka, et Shin Hyun Joon. Concernant ce dernier, j'ai adoré son rôle dans ce drama, surtout dans la première partie, j'ai eu mal au coeur de le revoir ensuite en "sacrifié"...:'(L'actrice en tête d'affiche (Choi Ji Woo) m'a surprise en bien, même si j'avoue que ça m'a fait bizarre, j'ai vraiment l'habitude de la voir avec sa mine de chien battu depuis Stairway To Heaven; de ce fait, certains revirements de situations m'ont un peu plus déstabilisée et paru moins crédibles. Elle pourrait cependant sûrement jouer sans souci d'autres rôles plus complexes, voire opposés à ceux qu'elle a acceptés jusqu'à présent.
Le titre du drama "rondo" est aussi grandement exploité durant tout le drama, autant dans la narration de début et de fin que dans la manière de filmer, certains plans semblant avoir été pris avec un fisheye. Une "ronde", ou plutôt une succession d'évènements va réunir à nouveau les mêmes personnages à différents moments dans le temps, scellant ainsi leur destin. Le cercle, les courbes et distorsions sont omniprésents dans le drama, rien que par la mise en scène, qui cerne les personnages et met en valeur la photographie du drama.
NB: En photographie, un fisheye (« œil de poisson », de l'anglais « fish eye ») ou objectif hypergone est un objectif spécial ayant une distance focale très courte et donc un angle de champ très grand, jusqu'à 180° dans la diagonale, voir dans toute l'image.
Contrairement aux objectifs classiques, il n'est pas corrigé contre la distorsion et donne des images déformées : toutes les lignes droites qui ne passent pas par le centre sont fortement courbées. On ne peut retrouver les angles qu'en projetant l'image sur un écran sphérique. (définition Wikipédia)
Le temps est aussi un élément sur lequel repose la mise en scène, ne serait-ce que pour entretenir le suspense.
Le générique est aussi très esthétique : la caméra semble s'amuser avec ses deux personnages favoris, dans une ronde sans fin en noir et blanc, dévoilant leur part d'ombre et exposant leurs démons au grand jour.
Un reproche que l'on pourrait faire au drama : sa dimension presque "cinématographique". La deuxième partie du drama, par ses révélations et retournements de situation répétitifs (tout en laissant une trame classique), semble en faire trop, et la mise en scène aussi parfois. Tout est question d'appréciation personnelle ensuite. J'y ai été assez sensible, mais j'ai su l'apprécier également. Excès de zèle, ostentatoire, ou tout simplement réalisé avec de bons moyens ? (pour changer)
On retrouve également l'acteur de Zettai Kareshi entre autres, en tant que fils pourri du chef de la mafia, personnellement je trouve que ça lui va très bien ! La prestation de l'acteur incarnant le seul policier "protecteur" envers Takumi est aussi à remarquer. Enfin, j'ai bien aimé le petit protégé de Takumi, apparemment, l'acteur serait abonné aux rôles un peu "décalés". A noter que le rôle (et physique) de l'"undercover cop" n'est pas sans rappeler l'excellent "Donnie Brasco" avec Johnny Depp et Al Pacino.Le pari réussi de ce drama est de réunir une romance crédible qui se mêle habilement au scénario et l'action à l'état pur, contrairement aux films policiers occidentaux classiques, dans lesquels ce côté passe souvent à la trappe.
J'ai failli oublier de dire un petit mot sur la consistance même du drama qui traite de manière habile les (parfois difficiles) relations entre nationalités différentes. Le drama se suit en effet moitié en japonais, moitié en coréen, les acteurs passent de l'un à l'autre avec une aisance déconcertante au bout d'un moment. S'agissant toutefois d'un drama japonais, les dialogues en coréen sont sous-titrés en japonais. La question de la perte d'identité et de nationalité est aussi sous-jacente et laisse entrapercevoir l'horreur d'une telle situation, d'être presque un "sans visage", un hors la loi, voire un paria. Les relations entre japonais et sud-coréens semblent aussi parfois tendus, du fait des guerres et de l'occupation japonaise passée; même si les nouvelles générations semblent avoir enterré la hache de guerre. La relation sentimentale part de cette "ouverture linguistique" et cela confère un charme particulier indéniable à l'histoire.
PS: Navrée pour cet article avec une mise en page déplorable, j'ai passé des heures à positionner les bonnes images mais Blogger n'en fait toujours qu'à sa tête et le rendu n'est pas du tout le même au brouillon et lors de la publication :'(