Exceptionnels thés de Kirishima

Par Florentw
Voici quelque jours, j'ai eu le plaisir d'une grande journée à Kagoshima en pleine période de shincha.

Très bien accompagné et guidé disons, le gros de journée s'est déroulée dans les exploitations de Monsieur N., d'où proviennent mon Oku-yutaka et Asatsuyu. Nous sommes dans le nord du département, dans la région montagneuse de Kirishima 霧島, loin des exploitations géantes en plaine de Minami Kyushu 南九州 (Chiran 知覧, Ei 頴娃) ou de Makurazaki 枕崎. Cela explique des récoltes plus tardives, mais de grandes qualités.Voici un petit aperçu :
 Cueillette à la main, ici des arbustes de la variété Sae-midori.Le parfum des théiers est fabuleux !
Avec Monsieur N., nous voici encore une fois avec un agriculteur passionné, et dans ses plantations éparpillées ci et là sur les pentes de Kirishima, il exploite nombre de cultivars. Aussi, il met un point d'honneur à ne pas faire la même chose que tout le monde. La tendance générale à Kagoshima est au fukamushi sencha, et dans la plupart des cas, on a des thés vraiment très poudreux. Il est vrai que les cultivars exploités à Kagoshima, Yutaka midori, Sae midori, Asatsuyu, etc, sont peu adaptés au futsumushi sencha (asamushi sencha, étuvage standard). Un étuvage long et nécessaire pour faire ressortir leur gout très doux. Le résultat est des thés certes très doux et riches, mais a l'aspect pas top, et manquant de parfum. Mais notre producteur reste raisonnable sur l'étuvage, et possède suffisamment de technicité pour façonner avec ses de haute qualité de belles et fines aiguilles. Il est l'un des seuls, sinon même le seul a travailler de cette manière à Kagoshima. Prenons l'exemple extrême du cultivar Asatsuyu. Variété ancienne, mère de nombreuses autre cultivar, légèrement hâtive, au goût et parfum très personnels. L'arbuste est petit, et ses jeunes pousses aussi. Ainsi, fortement étuvé, sauf grand talent, on obtient un sencha très décomposé, au gout certes très fort et sans astringence, mais qui ne permet de profiter du singulier parfum de Asatsuyu. Cela n'est pas le cas du Asatsuyu produit par Monsieur N.. Pour comparaison, celui de Maruyama-en (Minami kyushu) ci-dessous à gauche et celui de Kirishima à droite:
deux Asatsuyu de chez Maruyama-en (Ei)                               mon Asatsuyu de Kirishima Bien sûr, au premier abord, celui de Maruyama-en est plus facile a préparer, eau tiède, trente secondes, et voilà. L'autre demande de laisser infuser plus longtemps, peut être de mettre plus de feuilles. Mais il offre aussi une liqueur plus fine et subtile, plus de parfum, et présente bien plus de possibilités d'un point de vu préparation. Voici en prime le champs dont il provient:


Les récoltes ont commencées chez Monsieur N. le 20 avril, avec les récoltes à la main. Suivent ensuite les récoltes au sécateur, et récoltes mécanisées devraient avoir commencées au moment où vous lisez ces lignes.Voici deux aracha (produit brut) splendides, tout deux cueillette à la main. A gauche cultivar Yabukita, à droite Sae-midori.
 Ci dessous, infusion méthode examen (lors des marchés, concours, etc), 3g, 100ml, 100°C


Juger un aracha est difficile, mais ces deux la sont déjà succulents. J'attends avec impatience les produits finis, l'un des deux sera dans ma sélection prochaine..... Si j'arrive à faire un choix..... Pourquoi pas les deux ?Aussi, j'ai également eu la joie de gouter un aracha d'un nouveau cultivar fort prometteur (récolte au sécateur).
Je voulais aussi vous montrer cette intéressante photo :
On observe clairement dans ce champs trois couleurs. En fait il s'agit de trois champs, trois cultivars différents. De bas en haut (si mes souvenirs sont bons), Saemidori, Yabukita, et Oku-midori.

Enfin, pour finir avec quelque mots de plus sur Monsieur N., il élève aussi des abeilles et fabrique son propre miel, et celui que m'a offert sa femme, élaboré à l'aide de fleurs de sakura (cerisier du Japon) est un délice !